Tout le monde a entendu parler de Chesterton, du Chesterton de L'Homme éternel, d'Orthodoxie, des aventures du Father Brown. Son nom résonne comme celui d'un classique, d'un grand homme, une grande figure littéraire et religieuse de l'Angleterre.
Trop connu Chesterton ? Plutôt mal connu, ou connu sous un aspect seulement de son œuvre, constamment rééditée, mais qui n'est qu'une infime partie d'un corpus gigantesque, multiforme - l'homme fut critique littéraire, journaliste, philosophe, romancier, poète - à la mesure du physique de l'auteur, qui, disait-il en souriant, n'était plus que rondeur...
Comment ne pas se perdre devant une telle profusion ? En allant au centre de la pensée de Chesterton, au cœur de son être. Ce cœur qui donne sens à toutes les parties, c'est selon Philippe Maxence cet esprit d'enfance qui habitait Chesterton, et qu'il voulait redonner à l'homme moderne, au chrétien "adulte", trop sûr de sa science. Enfance, innocence, pureté, vérité : en déployant dans son œuvre les facettes multiples du paradoxe de la foi, Chesterton veut remettre le monde à l'endroit et nous faire redécouvrir, à l'instar de la "petite voie" de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, le caractère extraordinaire des choses ordinaires.
Philippe Maxence. Né en 1965, diplômé de la Faculté libre de philosophie comparée, rédacteur en chef de L'Homme Nouveau. Auteur de plusieurs livres, dont une récente biographie de Baden-Powell (Perrin, 2003).