Pourquoi, après dix-sept ans d'une dictature présentée comme l'une des plus impitoyables de notre époque, Pinochet recueillît-il encore 45 % de suffrages populaires favorables à son maintien à ta tête de l'Etat ?
Pourquoi, à la chute de la dictature, en 1990, le Chili était-il, en matière économique, le "bon élève du continent" ?
Pourquoi les réformes engagées sous le régime militaire, en matière de santé, de législation du travail, de lutte contre la pauvreté... furent-elles délibérément passées sous silence, de ce côté de l'Atlantique ?
Mais aussi pourquoi Salvador Allende est-il si peu honoré au Chili ? Quel est son bilan ? Pourquoi continue-t-on de pérenniser la légende de son assassinat quand son propre médecin, présent au palais présidentiel de La Moneda le jour du coup d'Etat, témoigna de son suicide ?
Et si les Américains soutinrent l'opposition à l'Unité populaire, quel fut le niveau de l'intervention de l'Union soviétique dans les affaires chiliennes d'alors ? Ce sont ces questions qu'aborde ce livre. Sans les réponses qu'elles méritent, la vérité est incomplète et te témoignage falsifié où les atouts sont le bourrage de crâne, le lavage de cerveau et la langue de bois.
Philippe Chesnay, 70 ans, fut directeur commercial d'Air France au Chili, de 1981 à 1986. Son activité le conduisit à parcourir le pays du nord au sud et à rencontrer des hommes et des femmes de toutes conditions. Constatant le décalage considérable entre ce qu'on disait alors du Chili en France et la réalité qu'il apprenait sur place des témoins de ce temps, et de ce qu'il vivait au quotidien, il avait décidé qu'un jour il en témoignerait. Il consulta - librement - les archives locales, rencontra certains des protagonistes de l'époque, s'informa dans les milieux populaires et confronta ses connaissances à celles qui étaient diffusées en France. Ce livre est son témoignage. Déshonorant pour l'intelligentsia française.