Peu de chose, paraît une dérision en regard d'un texte si dense, que l'auteur a voulu néanmoins nommer selon l'idée directrice qui s'en dégage (l'appauvrissement, ces derniers temps, de l'imaginaire, d'où l'ineptie esthétique et même intellectuelle de notre monde) : comète qui entraîne dans sa queue des critiques annexes parfois touffues, de la littérature ou de l'enseignement modernes.
Peu de chose, donc - mais vaste sujet.
Si elle inspire un développement assez universitaire dans la forme (et en cela elle est suffisamment traditionnelle pour être comprise), quant au fond, on peut donner facilement à cette idée un synonyme : opposition, ou refus, ou, encore, et ce serait mieux, indignation.
C'est le vent de cette révolte, outrée, incoercible, qui souffle dans les pages qui suivent. Révolte contre la
médiocrité des arts modernes, révolte contre des idéaux simplistes qui minéralisent les cerveaux, révolte contre des abstractions qui robotisent des enfants...
Cet ensemble arbitraire, qu'on a convenu, selon quelque mystérieux ukaze, d'appeler "culture", est tous les jours distillé par un régime qui le loue avec vénération : s'attaquer à la culture actuelle, c'est s'attaquer au régime qui la répand. Or, sitôt qu'il se voit menacé dans son essence, un régime se défend immédiatement en imposant des "boycotts" ; c'est pourquoi Claude Autant-Lara, après avoir lu ce pamphlet, a aussitôt décrété, fort de son expérience, qu'il était impubliable. Et pourtant...