" Ridicule, dit-il, ne tue plus "
5/5 Politique magazine
.----. C’est un plaisir. Il est bon à prendre. Diesbach, l’historien tout en finesse, le biographe distingué, nuancé et subtil, se révèle en fait – ce que l’on savait – un bretteur et qui connaît son monde. Il a la plume qu’il faut pour ferrailler contre toutes les sottises qui font vivre tous les sots de notre temps, les sots savants et les sots ignorants, les premiers étant, comme le remarquait déjà Molière, plus sots que les seconds. L’escrime est aussi rapide qu’élégante et il allonge la botte toujours au bon endroit. C’est qu’il convient de faire vite pour pointer toutes les sottises de A à Z qui prospèrent dans l’univers mental et moral de notre lourde, vilaine et inculte République.
Diesbach comme tous les bons esprits qui ont de l’esprit – ce qui devient rare –, n’est pas républicain pour un sou. Incompatibilité d’humeur ! Tout ce fatras d’idées qui encombre la société française, excite son ironie comme il y a deux cents ans déjà ce même fatras excitait la verve d’un Rivarol ou d’un Mirabeau-Tonneau. Hélas, le ridicule ne tue plus chez le peuple qui se vantait d’être le plus spirituel de la terre. « Ridicule, dit-il, ne tue plus, et depuis longtemps, car sans cela le pays serait singulièrement dépeuplé. » Cependant comment rester dupe de cette société dite démocratique qui accumule tous les vices en les ornant des plus hypocrites privilèges ? Il est temps d’arracher les masques. Diesbach s’en donne à cœur joie. Et nous, avec lui ! [ Signé : H. de C. dans Politique magazine, n° 56, octobre 2007 [