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Père Jérôme - Un moine au croisement des temps

Référence : 100121
1 avis
Date de parution : 8 janvier 2015
Auteur : BERNET (Anne)
Éditeur : CERF (EDITIONS DU)
Collection : HISTOIRE
EAN 13 : 9782204101479
Nb de pages : 602
39.00
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Description
La vie monastique est un chemin de vérité. Elle est une conquête, lente et quotidienne, de la joie de l'Evangile. C'est ce que prouve le récit de la vie du père Jérôme (1907-1985), dans une époque où tout semble contrarier ce désir d'absolu. Moine trappiste de l'abbaye de Sept-Fons, au coeur de l'Auvergne, le père Jérôme a été révélé au grand public comme l'un des grands maîtres spirituels du XXe siècle.
C'est tout le mérite d'Anne Bernet, à travers ce portrait vivant et habité, de nous faire découvrir le visage de cet homme de Dieu qui a offert à toute sa génération des sentiers de lumière dans un monde désorienté. Rédigée à partir des archives inédites conservées à Sept-Fons, cette première biographie retrace une existence passée dans l'énigme d'un cloître, vouée au silence et à la prière, au travail manuel et à l'étude.
La vie simple et radieuse d'un moine, à l'image des Pères du désert, qui fut, depuis sa pauvre cellule, le contemporain et le pédagogue de ses frères chrétiens. Pour le trentième anniversaire de son départ de cette Terre, ce livre permet à ceux qui l'ont connu et à ceux qui ne l'ont pas connu de retrouver vivant, tel qu'en lui-même, le père Jérôme, de recueillir et d'accueillir sa parole jaillissante de la contemplation et du mystère. 
Historienne, spécialiste de l'histoire de l'Eglise, Anne Bernet est l'auteur d'une trentaine de monographies, essais ou romans traduits en plusieurs langues, dont Mémoires de Ponce Pilate.
TitrePère Jérôme - Un moine au croisement des temps
Auteur BERNET (Anne)
ÉditeurCERF (EDITIONS DU)
Date de parution8 janvier 2015
Nb de pages602
CollectionHISTOIRE
EAN 139782204101479
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)35
Largeur (en mm)155
Hauteur (en mm)240
Poids (en Kg)0.95
Critique du libraire
Être moine selon la règle de Saint Benoît .
Les avis clients
Les fruits de la fidélité.
5/5 reinformation.tv
.----. C’est la première biographie du Père Jérôme. Et, écrite par Anne Bernet, elle vaut la peine qu’on s’y attarde. S’il n’a jamais souhaité, de son vivant, être publié, ses œuvres ont aujourd’hui un rayonnement légitime. La clôture où le trappiste de l’abbaye de Sept-Fons a passé une grande part du XXe siècle, ne l’a pas empêché de vivre ses bouleversements tant historiques qu’intellectuels et surtout religieux. Dans Père Jérôme, un moine au croisement des temps, Anne Bernet en tente la genèse et nous livre une véritable figure de résistance et de fidélité. Être moine selon la règle de Saint Benoît Né à Rhodes en 1907, Jean Kiefer est rapidement orphelin de mère, puis de père à l’âge de 15 ans – une douleur affective à laquelle il devra une sensibilité accrue. Écolier, puis étudiant fribourgeois, le jeune Jean se tourne vers les travaux au grand air et devient ingénieur agricole. Mais son âme le taraude et quelques mois après l’obtention de son diplôme, il entre à la Trappe de Sept-Fons dans le Bourbonnais. Nous sommes en 1928. Dom Chautard, auteur bien connu de L’Âme de tout apostolat, faisait régner son esprit sur l’abbaye. Jean Kiefer comprend qu’il est arrivé à bon port, à son port à lui, tel que l’ont décidé les voies du Dieu qu’il sert. Et il ne le quittera pas, quoiqu’il pût lui en coûter certaines années à la traversée plus difficile, y mourant, entouré, en 1985. « Nous pouvons bien appartenir à Dieu par les liens les plus étroits. Il laissera nos vies s’écouler dans les misères communes. Il ne fera pas de nous des exemplaires parfaits. Mais Il nous attirera à son intimité et celle-ci ne sera pas empêchée par nos misères. L’intimité, telle est notre vocation certainement réalisable ; quant à la sainteté, peut-être, un tout petit peut-être ». L’amitié, l’intimité divine, c’est ce qu’il est venu chercher dans l’enclos monastique. Il réalisera peu à peu qu’on ne l’acquiert pas qu’à force de volontarisme. La fidélité est un impondérable, mais l’abandon en est un autre, tout aussi nécessaire. La vocation contemplative dans ce monde moderne Anne Bernet nous fait pénétrer l’impénétrable, l’appréhension progressive des mystères de la vie, à l’intérieur d’un monastère, cet endroit préservé où, Père Jérôme l’écrivait à sa jeune sœur Norma, « la vie religieuse se poursuit sans obstacles ». La crainte du monde extérieur pointe sans cesse, qui briserait l’harmonie intérieure, fragile équilibre fait de geste répétés et habités. « Je suis un athlète de patience » écrit-il à son ami de jeunesse, Carrard. Des longs agenouillements devant le Saint Sacrement aux stations répétées devant la Vierge du cloître, on y lit le « sacrifice de soi devant Dieu », cette oraison quasi permanente que soutient la lectio divina, la maturation sans cesse reprise de ce qu’il appelait ses « tisons », ces petites fulgurances spirituelles tirés de lectures diverses et amoureusement recopiées. La vocation contemplative a son rôle propre que le Père Jérôme perçoit de plus en plus, apprenant les horreurs de la seconde guerre mondiale. Anne Bernet nous le rappelle, c’est le cri de foi du seigneur normand dont le navire menace de sombrer, à l’heure des matines : « Nous sommes sauvés, car voici l’heure où nos frères cisterciens se lèvent pour louer Dieu ! » Merveilleuse « mission de suppléance » par laquelle cette « famille d’âmes » offre « à Dieu le maximum d’elles-mêmes pour ceux qui [Lui] refusent même le minimum requis »… C’est toute la raison d’être des contemplatifs. « L’Église veut des contemplatifs pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, n’aiment pas, ne prient pas. (…) Fidélité dans la solitude, vigilance dans la nuit ». Et l’on pourrait y rapporter le message de Fatima, qui précisément, a étendu cette mission de suppléance à tous les hommes, tant l’état de misère du monde le réclame. Au croisement des temps : « Aujourd’hui, tant d’émetteurs clandestins se présentent comme la voix de l’Église ! » (Père Jérôme) Mais revenons à ce « croisement des temps », dont Anne Bernet a fait, à raison, le sous-titre de sa biographie. Le Père Jérôme prit de plein fouet les vents contraires qui soufflèrent sur l’Église dès la fin de la guerre. Ce désir du changement, la « maladie de notre époque »… Même l’abbaye fut pénétré par cette tentation du « social » qui faisait la part belle à l’activisme et renonçait à l’idéal, lui préférant le pragmatisme, à travers une remise en question de l’héritage et des valeurs : « c’est le principe même du marxisme (la dialectique) qui a pour but avoué de détruire toute société » écrivait-il à sa nièce – et toute religion, a fortiori, le catholicisme… Voilà qu’un « athéisme fluide », sournois, qui ne dit pas son nom, est entré, qui plus est, par la grande porte. « Voilà le commencement de la défaite, le matérialisme fluide voisine en notre esprit avec notre christianisme, probablement assez fluide lui aussi ». « L’époque était à la compréhension, à la tolérance, et les positions doctrinales de Père Jérôme, pour traditionnelles qu’elles fussent, étaient apparues rigides, peu charitables, cela entendu dans une nouvelle acception du mot charité qui n’avait rien à voir avec la vertu théologale et qui ne tarderait pas à l’irriter » écrit Anne Bernet. Ces nouvelles orientations l’inquiètent. Il cherche à écarter ces non-valeurs, au premier rang desquelles le relativisme, et ces « peurs injustifiées » comme la crainte de la contemplation, la négligence de l’adoration. Il s’accroche à la philosophie thomiste, mais le cours qu’il donne aux novices est très vite jugé trop raide… On l’écartera peu à peu des jeunes vocations, puis du chapitre où ses prêches ne donnaient guère de gages de modernité. Et il est bientôt confiné à l’unique soin du fruitier. Partir ? Père Jérôme fit le choix de la résistance intérieure, de l’obéissance réfléchie. Mettre le prix pour obtenir la grâce divine, écrit-il à une correspondante. Il entra dans « le maquis »… Son activisme à lui, ce fut son engagement à conserver toute l’intégrité, toute l’épaisseur salvatrice de la vie monastique selon la règle de Saint Benoît, par une fidélité sans faille, bourrée d’espérance surnaturelle alors même que son cœur n’espérait parfois plus rien… « Le chrétien n’a de défense que dans une action offensive : étude et prière. Il faut également de la prudence. Chrétien d’aujourd’hui, je dois filtrer tout ce que j’entends, tout ce que je lis, et filtrer sévèrement. » La devise des contemplatifs : « Dieu d’abord » Il prend le parti d’écrire, à ses plus proches. Ses chevaux de bataille ? Parmi d’autres, la vertu de religion, l’Eucharistie et l’intangibilité des articles de Foi. On a donné à Dieu la seconde place, après le prochain…. La vertu de religion, juste honneur et culte essentiel rendu à Dieu, est devenue négligée – son nom même, aujourd’hui, est tombé dans l’oubli. Et pourtant, c’est « le nécessaire témoignage des croyants, en attendant d’être un jour leur suprême victoire, ou leur suprême protestation. C’est elle qui devra témoigner de la conversion du monde, si jamais il se convertit. Donc, si vous voulez travailler à la tâche planétaire la plus urgente, adorez Dieu, priez Dieu, témoignez devant les hommes de l’existence de Dieu et des réalités surnaturelles » écrit-il à ses disciples. Troublé par la vision nouvelle de l’Eucharistie dans le cœur des hommes et même de certains prêtres, il y voit « trésor menacé » qu’il faut à tout prix préserver. « Que vaut un prêtre s’il n’a pas une foi absolue en l’Eucharistie ? Il perd sa raison d’être et son honneur ; il laisse filer à terre ses pouvoirs surnaturels. » L’Eucharistie et la Présence réelle ne doivent jamais être amoindries, minimisées… c’est la chose qu’il a peut-être le plus répétée. « Pour l’Eucharistie, il y a la vérité du concile de Trente. C’est tout. » C’est l’offrande à Dieu d’un sacrifice dont la valeur intrinsèque ne nécessite pas forcément de « public » et se contente d’un seul célébrant… Le relativisme ambiant le fait revenir sur l’intangibilité formelle, foncière de toute vérité enseignée par la Révélation divine. « Vous devez voir la continuité comme une valeur essentielle, aujourd’hui plus que jamais », écrit-il à F. Nicolas. Le recours à la Sainte Vierge est un ultime bouclier. Le chapelet, l’arme de ce combat, l’inexorable grain de sable « dans la machinerie trop bien montée de la paganisation, celle des hommes et celle des civilisations ». Les fruits de la fidélité Il faut se construire pour la fidélité! Quand bien même le terrain devient aride et les grâces non sensibles. Quand bien même ceux que l’on croyait proches vous regardent comme un étranger. « Une prière rarement facile mais fidèle » qui vous conduit, même en l’absence de délices spirituels, vers un amour pour [le Christ], fondé en vérité, et capable de durer. » Au début des années 70, le Père Abbé de Sept-Fons lui avait confié à nouveau, après des années de mise à l’écart, deux novices, afin de parfaire leur formation philosophique et théologique. A la mort du Père Jérôme, en 1985, ces deux hommes, Père Patrick et Père Nicolas étaient respectivement Père Abbé et Père Maître des novices, les deux grands orientateurs de l’abbaye. Et Sept-Fonds engrangeait les vocations… Quel message plus symbolique ? [ Signé Clémentine Jallais sur : reinformation.tv le 14 mai 2015 ]