L'Église catholique avait formé en France, jusqu'à la Révolution et pendant plus d'un millénaire, la seule structure pérenne d'encadrement social - battue en brèche, il est vrai, par l'essor de l'État monarchique. Avec le concordat napoléonien, elle croit retrouver au XIXè siècle une configuration identique alors qu'elle se heurte, dans la société, à des forces qu'elle identifie mal et qui finiront par avoir raison de son pouvoir. Elle combat violemment, après 1905, la nouvelle situation créée par la loi qui la sépare de l'État, avant de s'y soumettre, sans parvenir à enrayer l'érosion constante de ses positions. S'accélérant à la fin du XXè siècle, celle-ci aboutit à une déchristianisation de masse dont on n'a pas fini d'évaluer les conséquences. Et les évêques, épuisés par deux siècles de convulsions et de cabrioles verbales, se sont résignés à jouer leur partition en mineur dans le concert du "politiquement correct" tandis que les pompes vaticanes ne servent plus que de fugace décor au spectacle médiatique mondialisé. Évoquant les positions, aussi véhémentes que contrastées, prises par l'épiscopat français , au long des deux derniers siècles, face aux problèmes politiques, intellectuels, sociaux, moraux, ce livre laisse à ses lecteurs, et à l'avenir, la réponse à la question majeure : ces débats et ces combats participaient-ils bien de l'agonie d'une religion ?
Historien, généalogiste, éditeur, libraire pendant près de vingt ans, Pierre-Marie Dioudonnat, né en 1945, ne cherche pas à plaire. Si son livre ne ressemble à aucun autre, c'est parce qu'il refuse encore une fois de s'y laisser enfermer dans un quelconque conformisme.