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Un paquebot pour Oran

Référence : 107449
1 avis
Date de parution : 22 janvier 2019
Collection : LA LIBRAIRIE VU
EAN 13 : 9782311102178
Nb de pages : 256
19.90
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Description
"Dressée au sommet d'un clocher, la Vierge dominait la baie, étendant pour toujours ses bras vers la ville, dans un mouvement d'une infinie douceur, comme si elle voulait ramener à elle toute la douleur qui s'était abattue sur Oran."
Explorée par les marins de l'Antiquité, sillonnée par les marchands et les pirates du Moyen Âge, elle est la plus ancienne mer du monde, la plus mythique. Littéralement "au milieu des terres", entre Orient et Occident, la Méditerranée est à nos portes mais nous la connaissons pourtant si peu.
Un jour d'automne, Guillaume de Dieuleveult embarque pour Oran sur un modeste ferry, aux côtés de ces Algériens de France ou de ces Français d'origine algérienne qui retournent "au bled". Entre récit de voyage et livre d'histoire, il nous raconte son périple et remonte le temps, des conquêtes arabe, espagnole, puis française, au départ des derniers pieds-noirs.
Il dresse, ce faisant, le portrait d'un pays à la beauté sans pareille, à l'écart des clichés. Et nous permet de mieux le comprendre, au-delà des cicatrices de l'histoire. 
Guillaume de Dieuleveult est journaliste au Figaro. Il voyage depuis quinze anqs à travers le monde entier.
TitreUn paquebot pour Oran
Auteur DIEULEVEULT (Guillaume)
ÉditeurLIBRAIRIE VUIBERT (EDITIONS)
Date de parution22 janvier 2019
Nb de pages256
CollectionLA LIBRAIRIE VU
EAN 139782311102178
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)22
Largeur (en mm)210
Hauteur (en mm)140
Poids (en Kg)0.31
Les avis clients
voyage dans le passé !
5/5 http://memoireafriquedunord.net/
.----. L’auteur nous entraîne dans un voyage dans le passé : toute l’histoire du Maghreb défile à travers les âges tandis que nous le suivons aujourd’hui dans sa découverte d’Oran et d’Alger. A l’époque du portable, du trajet aérien Marseille - Oran d’une heure cinquante, il nous fait naviguer pendant 55 heures sur un vieux ferry El Djezaïr , parmi des passagers mutiques avec des péripéties contrariantes : l’incendie du ferry qui fait la traversée en sens inverse et prend feu aux Baléares et auquel ils portent secours. L’agitation de la mer dans le Golfe de Gascogne ne peut l’émouvoir car ce reporter du Figaro a traversé l’Atlantique à la voile. Avec beaucoup d’humour, il se reproche toutefois de ne pas avoir invoqué Apollon « Dieu équestre qui règne sur le grand écueil de l’Eubée et accorde aux prières un vent favorable ! ». Nourri de l’Odyssée mais aussi d’Hérodote, il rappelle qu’au temps où la Méditerranée était un lac romain, il fallait jouer avec les colères d’Eole et qu’il y avait 20 jours de navigation entre Marseille et Alexandrie. Les traversées s’effectuaient, de préférence quand la mer était « ouverte entre le 27 mai et le 14 septembre ». Le créneau était étroit pour transporter les jarres d’huile d’olive, le vin et le froment après l’affrontement des guerre puniques ( ... ... ) Mais c’est un livre sans nostalgie puisque l’auteur découvre ces villes en s’aidant de lectures historiques, le constat d’un œil vierge et implacable. Il se souvient aussi de Tocqueville et de ses critiques ; cette administration d’autrefois tatillonne, cite encore Camus qui parle d’Oran « comme d’une capitale de l’ennui, assiégée par l’innocence et la beauté ». Il sourit des exagérations des Goncourt à la recherche d’un orientalisme absent et qui l’inventent. La conquête de Charles X tomba à plat chez les artistes et les esthètes. Les Romantiques tels Chateaubriand ou Lamartine s’extasient sur un autre Orient : celui de la Syrie. La conquête d’Alger ne fut nullement célébrée par les poètes et tomba à plat. Les gouvernement ne surent que faire de leur prise. Le peuplement ne commença qu’après la tragédie de 1870. Alphonse Daudet a clos le chapitre avec son Tartarin de Tarascon, parodie de Don Quichotte et qui ne tue qu’un pauvre lion aveugle. « Adieu Orient, ridicule plein de locomotives et de diligences où je suis un dromadaire » ! Isabelle Eberhardt qu’on ne présente plus, est noyée… dans le désert par un oued déchaîné en 1904 . L’auteur s’émeut de la Grande Guerre ; encore à Oran décidément tragique ; quatre bateaux transportant des troupes et du ravitaillement, sont coulés dans sa rade à coups de canons par des sous- marins allemands entre le 1er et le 20 octobre 1915. Il va dans un cimetière remplir un flacon, avec de la terre pour un vieil ami pied noir de Paris. Mais les tombes ont été bétonnées. Il trouve près d’une fosse un peu de terre rouge. Le gardien s’étonne puis comprend et l’assiste. Du reste, tout s’est estompé de la guerre d’Algérie. Au fil des conversations dans les cafés d’ Oran et d’ Alger, il comprend que le grand traumatisme est celui de la guerre civile contre les islamistes dans les années sombres de 90. Il effectue un dernier voyage dans le passé littéraire, à Tipasa : ruines antiques ; éboulis, colonnades écroulées. Des enfants bruyants en casquettes, battent les buissons ; des couples s’abritent, furtifs, dans l’ombre des arbres, des sacs en plastique et des paquets de chips encombrent les rochers. « Il n’y a plus de noces païennes à Tipasa » … Mais on peut embarquer sur un paquebot de papier piloté par Dieuleveult. [ Signé Annie Krieger-Krynicki , extrait de "Les cahiers d’Afrique du Nord" N°103 – Septembre 2021 ]