Tout le monde s'accorde pour dire que la situation économique est désastreuse et qu'il faut des réformes, mais personne ne fait rien ! Taxes, retraites, aides, exonérations... Agnès Verdier-Molinier apporte une analyse lumineuse de ce cercle vicieux. Cet ouvrage est parmi les quatre meilleures ventes nationales ! « Il faut agir d'urgence, dit le bandeau qui ceinture la couverture du dernier livre d'Agnès Verdier-Molinié : On va dans le mur... Et, si l'on en croit ce qu'elle décrit, il faut même agir de toute urgence, tant notre pays est enlisé dans une gangue de boue qui paralyse nos gestes et nous empêche de nous dépétrer de cet étouffement progressif. Pour confirmer ce dramatique constat, reprenons quelques extraits de ce qu'elle dit dans son avant-propos : "Combien de fois faudra-t-il encore entendre : Cette réforme serait indispensable mais c'est impossible. Alors, puisqu'il faut bien faire croire qu'on agit, au sommet de l'Etat, on empile les taxes, les lois, les décrets, les circulaires, les communes, les métropoles, les communautés de communes, les agents, les régimes de retraite, etc. Une sorte de trouble compulsif généralisé. Empiler pour donner le change, pour faire oublier la montée du chômage, pour donner une illusion de réforme, par rapport à un court terme qui devient un long terme. Et on vote à tour de bras, de l'ordre de 100 lois par an, des lois dont les effets ne sont évalués ni à l'entrée ni à la sortie ! (...) Résultat de cette boulimie normative, un Etat obèse : en 2015, la France n'a jamais compté autant d'agents publics. Et suprême paradoxe, l'Etat s'est éloigné de son cœur de métier régalien : la justice et la sécurité des personnes". « Tout au long des 270 pages de son ouvrage, elle dresse le bilan invraisemblable de cet empilement de surcharges et contraintes administratives : 360 impôts et taxes, 400 000 normes et... 10 500 lois, 2 millions de jours de grève par an, 103 aides sociales différentes, 3500 pages de code du travail, 618 384 élus, 10851 primes, 36 769 communes, 37 régimes de retraite. Comment voulez-vous que nous nous retrouvions dans un tel imbroglio, qui ne profite - il faut bien l'admettre - qu'à ceux qui ont tout fait pour le mettre en place, pour leur seul intérêt (le plus souvent financier...) et les innombrables avantages qu'il leur procure ! « Combien de temps encore allons-nous devoir subir et accepter cet insupportable harcèlement ? Agnès Verdier-Molinié propose un certain nombre de mesures de bon sens pour quitter cette impasse qui conduit vers le néant, mais elle affirme que cette machine infernale doit, de toute urgence, être mise hors d'état de nuire. « Afin de sourire un peu, nous avons relevé quelques-unes des dénominations des 360 taxes et impôts dont le recouvrement encombre les services fiscaux et surcharge leurs agents d'un travail inutile et sans aucune rentabilité : Redevance d'archéologie préventive ; Redevance sanitaire de découpage ; Redevance pour pollution diffuse, et, enfin, pour la bonne bouche... TVA brute sur les tabacs à mâcher ! (Editions Albin Michel, 2015). » Jérôme Seguin, dans Lectures Françaises n° 697 (mai 2015)