Pierre Berruyer était un amoureux du travail bien fait, un perfectionniste. A 88 ans, il était en pleine forme, il voyageait souvent et travaillait encore beaucoup, mais sans doute, sentait-il que le moment était venu d'écrire ce qui avait été sa vie... Une existence particulièrement riche qui l'avait conduit d'Amoy, un port de la Chine du Sud, lieu de sa naissance, aux quatre coins des Etats-Unis, lieu de son travail. Dans l'intervalle, il avait fait la guerre, fondé une famille et élévé quatre enfants.
En rédigeant son livre, ce qu'il souhaitait par-dessus tout, c'était transmettre aux jeunes générations son expérience. Raconter comment orphelin de son père à 10 ans, élevé par sa mère dans une France en crise entre les deux guerres, après de brillantes études interrompues par l'arrivée des Allemands, il était devenu, quelques années plus tard, l'un des meilleurs gérants de fonds d'investissement de la Bourse de Paris. Une réussite exemplaire.
Le journaliste qui l'interviewait pour la Vie Française en 1993, François de Witt, ne tarissait pas d'éloge sur celui qu'il appelait M. Wal-Mart, du nom de la société américaine de grande distribution qu'il fut le premier à faire connaître aux investisseurs européens. Aujourd'hui, tous les boursiers connaissent Wal-Mart ou Home Dépôt.
On ne trouvera pas dans ce livre d'imprécations politiques. Ce n'était pas son genre. Non qu'il n'ait pas d'idées sur la question, mais il était discret. Son seul credo était : "Aide-toi et le ciel t'aidera". Il croyait aux valeurs du courage, du travail et de la persévérance.