On a tué le fils Daudet
5/5 L'Action Française 2000 n°2935 p11
On a tué le fils Daudet : tel est le titre du livre de Jean-Pierre Fabre-Bernadac sur une affaire qui a agité le début des années vingt et vu la République condamner Léon Daudet... pour crime de paternité ! Le sous-titre ? « Crime politique ou suicide des années vingt ». Écrit par un ancien officier de gendarmerie, diplômé de criminologie et de criminalistique, ce livre n'apporte, certes, aucune preuve concrète du meurtre du fils aîné de l'éditorialiste de L'Action Française quotidienne.
En revanche, il démonte les impossibilités de la thèse officielle — le garçon se serait suicidé dans le taxi du sieur Bajot. C'est bien un meurtre, le meurtre d'un garçon de quatorze ans, que la police politique a commis en novembre 1923, certainement dans la librairie d'un anarchiste connu pour être un indic... On sait que la République aime maquiller ses crimes en suicides et que, de ce point de vue, la Ve n' a rien à envier à la IIIe, comme le montre, notamment, l'affaire Boulin, qui vient de resurgir.
L'affaire Daudet connaîtra-t-elle, elle aussi, un jour son rebondissement ? Pour l'histoire et la vérité, ce serait nécessaire. La vérité sur un régime dont ce livre passionnant nous fait découvrir les égouts. Un témoignage de René Benjamin ouvre l'enquête : « Dix fois Barrès m'a dit et répété, le répétant aussi à sa femme et à son fils : "Daudet vient de publier une série d'articles sur la police politique. Quel courage ! Qu'il est beau ! Qu'il est héroïque ! Mais le malheureux ne sait pas qui il combat. Un jour ou l'autre, ils l'auront, ils le tueront... » Par lâcheté, ils préférèrent s'attaquer à son fils aîné. Une autre façon de tuer le père.
<p align="right">FM <a href= http://www.actionfrancaise.net/ target=_blank>www.actionfrancaise.net</a>