L'illusion des énergies renouvelables
5/5 https://www.breizh-info.com/
.----. Fabien Bouglé est de retour avec un livre qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Après avoir rompu l’omerta avec Eoliennes, la face cachées des énergies renouvelables, voici qu’il publie Nucléaire : les vérités cachées : Face à l’illusion des énergies renouvelables.
Dépassionner le débat sur le nucléaire
Électricité propre et décarbonée, le nucléaire est une solution stratégique pour lutter contre les modifications climatiques. Alors que cette source d’électricité avait mauvaise réputation depuis la catastrophe de Tchernobyl, et que les impasses des énergies dites renouvelables sont de plus en plus évidentes, les mentalités changent, jusque parmi les écologistes. Et dans cet ouvrage, Fabien Bouglé effectue, par un travail rigoureux de recherche, d’analyses, de lectures de rapports divers, un tri salutaire entre idées reçues et réalités s’impose.
Inefficacité du remplacement par les éoliennes intermittentes, progrès récents du traitement des déchets, risque de blackout, emplois, coût réel, enjeux géopolitiques, choix européens, manipulations de l’information, perte de souveraineté et guerre de l’énergie, on découvre dans son ouvrage tout ce que l’on ne nous dit pas au sujet du nucléaire.
Un sujet d’autant plus important en Bretagne, où il est question, ni plus ni moins, de notre autonomie énergétique. Celle-ci doit être se voir sacrifiée sur l’autel des lobbys de l’éolien, et des anti nucléaire qui le sont plus par idéologie que par réelle connaissance de la question nucléaire ?
Négatif nous répond Fabien Bouglé, dans un entretien audio d’une quarantaine de minutes, dans lequel il revient d’abord sur les peurs au sujet de l’énergie nucléaire et du biais cognitif que nous avons tous à son sujet (Tchernobyl, Fukushima..sans oublier, en Bretagne, la contestation liée à Plogoff..il y a des décennies, alors même que nous n’avions pas autant de recul et de compétence qu’aujourd’hui sur le nucléaire).
Fabien Bouglé explique par ailleurs que l’énergie nucléaire n’est ni sale, ni particulièrement dangereuse, mais que seule la puissance d’influents lobbys des énergies dites renouvelables empêche la France de se doter d’une réelle arme énergétique avec le nucléaire.
Pour la Bretagne, il dresse avec nous le portrait d’une région qui vit déjà, de par son environnement, dans un espace fortement radioactif. D’une région qui pourrait, avec quelques petites centrales nucléaires modulaires, de la taille d’un gymnase, réparties sur notre territoire, parvenir à son autonomie énergétique. Et cela alors que les installations éoliennes demandent à être 4 fois plus nombreuses sur notre territoire, du fait de leur facteur de charge (21% en Bretagne, contre 80% pour le nucléaire. Il faut ainsi 1600 mégawatts d’éolien pour compenser un petit réacteur nucléaire de 400 mégawatts).
Quels seraient les risques de ces constructions ? Qu’est ce que la population y gagnerait, notamment en terme de prix de l’énergie, prix qui ne cesse d’exploser depuis que les énergies renouvelables se sont imposées dans le pays ? Quelles propositions adresse-t-il aux pouvoirs publics en matière de nucléaire, à l’heure où même Emmanuel Macron semble prendre conscience de l’impératif de se défaire des lobbys du renouvelable. A l’heure où le président du département de Loire-Atlantique, Christelle Morençais, évoque elle même la construction d’une petite centrale nucléaire à Cordemais.
Un entretien passionnant avec Fabien Bouglé, dont le livre est paru aux éditions du Rocher .
Le nucléaire, clé de l’autonomie énergétique de la Bretagne ?
Pour aller plus loin, intéressons nous à la capacité de production énergétique actuelle en Bretagne administrative, d’après les chiffres et bilans de RTE.
Fin 2020, la puissance installée en Bretagne était en augmentation de 2,7% par rapport à 2019. La capacité de production du parc régional a augmenté de 69 mégawatts (MW) en 2020 pour atteindre 2676 MW (2600 mw en 2019).
Cette augmentation est répartie sur les différentes filières : +18 MW pour l’éolien, +18 MW pour le solaire, +31 MW pour le thermique et +2 MW pour les filières bioénergies.
Avec 1670 MW, le parc de production d’origine renouvelable augmente de 2,4% et représente, fin 2020, près de 63 % du parc global breton.
Mais concrètement, la Bretagne est à l’heure actuelle obligée d’importer 80% d’énergie (17,5 TWh sur 2020), pour satisfaire aux besoins actuels en consommation. Les capacités installées en Bretagne sont donc inefficaces et obligent à importer.
En supprimant l’éolien existant, et en installant 3000 Megawatts de nucléaire via 8 petits réacteurs modulaires (PRM), la Bretagne administrative produirait 100% de sa consommation actuelle.
Le débat est ouvert.
[ Publié le 28/10/2021 SOUS LE TITRE / Fabien Bouglé : « Il est préférable d’avoir de petites centrales nucléaires modulaires en Bretagne plutôt que des parcs éoliens » ]
20 ans de gâchis et d'imposture !
5/5 https://www.francisrichard.net/
.----. En admettant qu'il faille lutter contre le réchauffement climatique, l'électricité nucléaire est un atout majeur pour ce faire. J'ai écrit en admettant parce que rien n'est moins sûr qu'il soit d'origine anthropique. Or, justement, à cette aune-là, l'électricité produite par le nucléaire est propre et décarbonée. Les antinucléaires en France prétendent le contraire, parce que cela sert leurs intérêts, et propagent des idées fausses.
DES IDÉES FAUSSES
Quelles sont ces idées fausses? En voici quelques unes:
- Le nucléaire émettrait beaucoup de gaz à effet de serre. Or d'après les chiffres de l'Ademe en France et du GIEC à l'échelle internationale, le nucléaire est le mode de production le moins émetteur de gaz à effet de serre, au coude à coude avec les éoliennes et l'hydroélectricité: Les fumées blanches évacuées par les tours de refroidissement des centrales nucléaires ne sont pas polluantes et sont parfaitement inoffensives. Ce n'est que de la vapeur d'eau !1
Ce qui différencie toutefois le nucléaire des éoliennes est son facteur de charge (production réelle/production théorique) qui est de 76% contre 24%. L'électricité des éoliennes étant intermittente et non maîtrisée, il faut la compenser par une production à la demande, nécessairement thermique, à partir d'énergies fossiles (gaz, charbon, fioul) qui sont fortement émettrices de gaz à effet de serre... et polluantes.
- Les déchets nucléaires seraient tous très dangereux. Or seule une infime quantité de déchets nucléaires est très dangereuse (0,2% du volume total et 94,6% de la radioactivité totale): le poids annuel de ces déchets est d'environ 10 tonnes. Aujourd'hui ces déchets sont vitrifiés, versés dans des conteneurs standards, entreposés dans des bâtiments industriels dédiés en attendant qu'ils soient traités par de nouvelles technologies, telle que la transmutation par laser qui pourrait permettre de réduire considérablement la durée de leur radioactivité.
(Les antinucléaires ont tout fait pour que soient arrêtés les projets, tels que Superphénix ou Astrid qui auraient permis de trouver des solutions de qualité dans le traitement des déchets nucléaires, en les utilisant comme combustibles. Leur but n'est pas de résoudre le problème des déchets mais d'empêcher que le nucléaire s'avère meilleur pour le climat que les énergies dites renouvelables.)
- Le nucléaire serait très mortel. Or il est le moins mortel des modes de production d'électricité, même si l'on inclut les données de Fukushima et de Tchernobyl et même s'il est comparé au solaire et à l'éolien: dans le nucléaire, le nombre de morts par térawattheures produits est de loin le plus faible, il est, sans surprise, le plus élevé dans le charbon.
- Le prix de revient du nucléaire serait prohibitif. Or ce n'est pas le cas, en comparaison de l'éolien:
. Le coût d'investissement pour construire une centrale d'une puissance d'un mégawatt est quatre fois moindre que celui de la construction d'éoliennes pour la même production attendue.
. Alors qu'une éolienne a une durée de vie de 20 ans, les centrales nucléaires françaises prévues pour durer 30 à 40 ans peuvent faire l'objet d'une prolongation par cycles de dix ans après un contrôle.
. Le parc nucléaire français est amorti et le coût de sa prolongation a peu d'impact sur le coût de production global.
La France étant le pays où la part du nucléaire est la plus importante dans la production d'électricité, il n'est donc pas étonnant que ce soit celui où le prix TTC du kilowattheure facturé aux ménages est le plus bas dans l'Union européenne.
LES INTÉRÊTS BIEN COMPRIS DES ANTINUCLÉAIRES
Dans ces conditions, qui sont les antinucléaires, qui n'hésitent pas à confondre énergie nucléaire civile et militaire pour faire peur aux populations, alors qu'elles n'ont de nucléaire que la réaction en chaîne et qu'elles diffèrent par le degré de pureté de l'uranium utilisé comme combustible dans les centrales, 18 à 30 fois moins pur que celui utilisé dans les bombes atomiques: il est techniquement impossible qu'une centrale explose comme une bombe atomique?
- Des ONG environnementales telles que Greenpeace, Négawatt, WWF.
- L'Ademe, qui se fait le relais de ces ONG environnementales.
- L'écologie politique avec Europe Écologie les Verts.
- Les entreprises allemandes fabriquant des éoliennes et les autorités allemandes qui les soutiennent.
- Le lobby OFATE, Office franco-allemand de la transition énergétique.
- Le syndicat de promoteurs éoliens, France Énergie Éolienne.
Or il existe des liens avérés entre tous ces antinucléaires, si bien que l'auteur peut parler de nébuleuse antinucléaire, qui a obtenu par exemple que l'éolien soit favorisé aux dépens du nucléaire:
On oblige EDF à acheter très cher de l'électricité intermittente à un prix subventionné nettement supérieur au prix du marché et on l'oblige à vendre son électricité à prix cassé à ses concurrents...
CONSÉQUENCES
Les conséquences seraient lourdes si la France sortait du nucléaire:
- Les emplois qui seraient perdus dans la filière nucléaire - 410 000 directs, indirects et induits - ne seraient de loin pas compensés par la filière éolienne: La France ne dispose plus d'aucune filière dans le domaine des éoliennes ou le photovoltaïque.
- Du fait de l'intermittence des énergies renouvelables il y aurait déstabilisation du réseau, coupures d'électricité régulières, précarité énergétique, explosion des factures.
- La France qui est performante dans le domaine nucléaire renoncerait à innover dans le traitement des déchets nucléaires et la sûreté des installations et perdrait donc son expertise, au moment où les USA, la Chine et la Russie font du développement nucléaire une priorité.
Aussi Fabien Bouglé demande-t-il de mettre un terme définitif à 20 ans de gâchis et d'imposture des énergies renouvelables en France:
Il faut sans délai abandonner l'installation d'éoliennes et d'énergies renouvelables, tout en réactivant notre filière nucléaire qui est aujourd'hui une belle endormie.
Francis Richard
1 - Certes la vapeur d'eau est un gaz à effet de serre, mais c'est le CO2 émis par l'homme que les antinucléaires incriminent, oubliant de préciser d'ailleurs que ce n'est pas un polluant...
[ Publié le 8 octobre 2021 sue le blog de Francis Richard "Semper longius in officium et ardorem" ]