Les p’tits gars du contingent
5/5 L’Algérianiste
.----. C’est le récit des aventures guerrières de deux jeunes métropolitains devenus « des p’tits
gars du contingent ». Ils préfèrent répondre à l’appel de sergents recruteurs des
commandos de l’air plutôt que d’aller moisir sur une quelconque base aérienne à
attendre la quille dans la peau d’un « gonfleur d’hélice ». Et voilà nos deux intrépides
embarqués pour l’Algérie qu’ils vont bientôt parcourir de long en large et en travers
après avoir subi le rude entraînement des commandos de parachutistes.
Dans un
langage empreint de simplicité et de spontanéité, les deux compagnons nous entraînent
sur des terrains parfois marécageux, parfois désertiques, parfois montagneux, toujours
incertains, dans une incessante traque du « fell ». Sautant d’un GMC pour grimper dans
une « banane H21 », franchissant la portière d’un Dakota avant de « rouler-bouler » et
de s’écorcher sur le sol rocailleux de Tinfouchy, nos commandos n’arrêtent pas, quand
bien même ils laissent derrière eux quelques compagnons malchanceux. Créés en 1956,
dissous en mai 1961 (le putsch d’avril est passé par là), les commandos de l’air auront
utilisé 2 348 hommes. 84 d’entre eux y auront laissé la vie. Plus de 200 auront été
blessés.
Comment réagissent nos deux compères lorsque, cinquante ans plus tard, leur
est posée la question de savoir ce qu’ils retirent sincèrement de leur engagement passé.
Jean Guigon est formel : « J’ai été volontaire, conscient de mon choix, pour servir dans une
unité hors norme. Je n’ai pas été déçu… Nous avons eu une vie aventureuse, dangereuse, qui
a renforcé un sentiment de solidarité. Nos officiers ont mené la même vie que nous, partagé les
mêmes dangers, porté le même sac que nous… Chacun était conscient de ses responsabilités…
le suis rentré en métropole avec le sentiment du devoir accompli et une confiance en moi que
je n’avais pas au départ. »
Pierre Aubin abonde en ce sens : « Pour ma part, cette vie d’action et de « famille ! », m’a
laissé d’excellents souvenirs : bons ou mauvais ! Partis gamins, nous sommes revenus aguerris,
plus aptes à affronter la vie qui nous attendait… Nous avons vécu une période formidable et
je ne regrette rien. »
Merci les gars. [ Signé : J.-P. B. dans " L’Algérianiste ", n° 148, décembre 2014 ]
Un journal de bord ...
5/5 L'Homme Nouveau .
.----. Ce document est un recueil de témoignages réunis par deux anciens appelés en Algérie, volontaires ( ainsi qu'ils aiment à le souligner ), pour les Commandos parachutistes de l'Air. Après la traversée de la Méditerranée sur l'El Djezaïr, ils sont instruits, brevetés parachutistes et affectés dans l'un des cinq Commandos de l'Air nouvellement créés. Les opérations se succèdent alors dans toute l'Algérie : Oran, Bugeaud, Constantine, Bône, Orléansville, l'Ouarsenis, la Kabylie... Par leur courage et leur professionnalisme, ces appelés du contingent méritent rapidement l'estime des soldats de métier, parachutistes et légionnaires, auprès desquels ils se battent. Les marches de nuit, la progression dans les oueds sous le soleil, la découverte du djebel, le bruit des hélicos, la ration partagée avant le départ en opération, les sangles de la radio qui scient les épaules, et puis l'accrochage, les copains blessés, tués, disparus ne peuvent que réveiller les sens et les souvenirs de tous ceux qui sont allés là-bas.
Le texte est rude, sans fioritures ni nostalgie, viril. Ce n'est pas un roman mais un journal de bord ( remis en forme ) qui ne s'embarrasse pas d'état d'âme et qui raconte le quotidien de quelques-uns des centaines de milliers de garçons qui servirent en Algérie de 1954 à 1962. Le livre est agrémenté d'un important cahier de photos. [ signé Christophe Carichon dans " L'Homme Nouveau " du 14 février 2015, numéro 1584 ] ( le numéro : 4 euros ; l'abonnement : 90 euros ; spécimen sur demande de notre part à : H.N. 10 rue Rosenwald - 75015 - Paris ).