Notre vie dominicaine

Un ouvrage bien fait vaut ce que vaut la vérité qu'il sert. C'est le cas de celui-ci. Pour sa louange il suffira d'évoquer brièvement la cause à laquelle il est consacré : c'est le mérite du P. Joret de s'être haussé à son niveau, ou plutot de s'y être révélé parfaitement à l'aise, tel un vrai fils parlant du foyer paternel.
C'est une vérité banale de nos jours qu'une vaste mobilisation spirituelle doit convoquer aux reconstructions urgentes toutes les âmes de bonne volonté. Moins que personne, les catholiques ne peuvent se soustraire à l'appel. Toutes les familles spirituelles qui se groupent dans la grande Église ont en particulier à prendre conscience du rôle qui leur revient. Les forces dont elles sont dépositaires ne comptent-elles pas au premier rang de celles dont le pays - et le monde - a le plus pressant besoin ? Forces de l'idéal, forces du dévouement, forces de l'abnégation, ressources - combien merveilleuses à qui sait comprendre ! - de la foi, de l'espérance, de la charité, de la prudence, de la justice, de la force, de la tempérance, de la pauvreté, de la chasteté, de l'obéissance. Et chaque Ordre religieux trouve dans la conjoncture présente une raison nouvelle de se montrer pleinement soi-même, ne pouvant mieux servir le bien public que par une plus grande fidélité à sa vocation propre.
Le relèvement de la France veut des Frères qui soient de parfaits éducateurs et des Soeurs visiteuses capables de faire honneur à l'assistance sociale. Il veut non moins le spectacle de la pauvreté franciscaine et la majesté paisible des offices bénédictins, le labeur et l'austérité des Trappistes, la contemplation du Carmel pointée vers Dieu et proclamant l'unique nécessaire. (Extrait de la préface)