Le drame algérien ?
5/5 Catholica .
.----. Avec ce petit livre (125 pages) aux allures d’aide-mémoire d’histoire, l’auteur cherche à
expliquer – et d’abord à s’expliquer – ce qu’on a appelé pendant quelques années le
drame algérien, ses origines et ses séquelles. Sa vision du présent peut apparaître d’un
pessimisme noir, mais les éléments qu’il retient pour décrire la situation de cette rive-ci
de la Méditerranée sont réels, aisément vérifiables, et pour le moins préoccupants.
Au
fond nous connaissons une application à grande échelle de l’intégration qui avait été à
l’ordre du jour au moment de mai 1958, quand les Arabo-berbères d’Algérie se virent
quelque temps promettre de devenir des « Français à part entière ». Mais cette
intégration se fait aujourd’hui complètement à rebours de tout ce qui pouvait être alors
imaginé, au point d’apparaître désormais sous les traits d’une invasion en retour, en
partie agressive. Il est possible de comprendre la démarche de G. Dillinger comme une
remontée des effets aux causes, puis, dans cet ouvrage, l’explication de l’engrenage fatal
qui s’est produit. Ce mot, il l’emploie d’ailleurs dès le début pour parler d’une
colonisation mal définie de la part de régimes successifs incapables de se décider à
choisir entre abandonner ou aller de l’avant, créant de façon irresponsable des situations
humaines hautement risquées, ne s’engageant que sous l’effet des circonstances et
toujours comme à reculons. La seule ligne pratiquement continue restant, du côté de
l’Etat, une hostilité non dissimulée à l’évangélisation, malheureusement tolérée voire
acceptée dans la logique du Ralliement. Ce qui, malgré ces aberrations, se produisit de
bon est dû à la somme considérable des dévouements individuels à l’œuvre dans tous les
milieux et par-delà tous les clivages.
L’auteur évoque le « sacré », tant religieux que politique, pour constater leur disparition.
Il signale le basculement de mentalité à l’intérieur de l’Eglise et la déchéance du culte de
la Patrie. D’autres facteurs entrent en ligne de compte, en premier les intérêts
économiques et l’hégémonie culturelle du marxisme. Nous sommes là aussi en présence
d’engrenages mortifères. Ce petit livre nous invite assurément à en comprendre
l’enchaînement. [ Signé : B.D. dans " Catholica ", n° 106, hiver 2009-2010 ]
Convertir les mahométans ?
5/5 L'homme nouveau .
.----. Dans cet essai engagé, l’auteur revisite l’histoire de l’Algérie française de 1830 à 1962, et
montre notamment que l’échec de la présence française en Algérie repose sur la volonté
de ne pas convertir les mahométans. Face à ce vide, accompagné de la disparition
progressive de ce qu’il appelle le « sacré profane » (la patriotisme), se met en place
l’effort révolutionnaire.
Face à ce dernier, la réponse de l’Etat français est dans
l’amplification des moyens matériels. Méthode que l’on retrouve aujourd’hui dans le
problème des banlieues, comme le montre Georges Dillinger, dans un parallèle qui
pousse à la réflexion. [ Signé : S.V dans " L’Homme Nouveau ", n° 1461 du 16 janvier 2010 ]