Libéralisme ?
4/5 Réseau Regain .
.----. Dans le premier groupement,
l’auteur éclaire les grandes questions
qui se posent à nos démocraties libérales
en convoquant les noms prestigieux
de la philosophie politique.
Dans une deuxième partie, il rassemble
diverses lectures de penseurs
et philosophes qui lui ont été chers, de
Machiavel à son maître, Raymond
Aron. Dans le dernier moment de
l’ouvrage, sans doute le plus inventif,
il travaille l’articulation entre religion
et démocratie. .--. .********. .--. S’il est un mot qui revient le plus
souvent dans l’ouvrage de Pierre Manent,
c’est bien celui de "libéralisme",
objet de ses nombreuses recherches.
Du libéralisme découlent selon lui
toutes les questions qui se posent aux
démocraties. "Si, écrit-il dans le propos
liminaire de son ouvrage, à l’exception
des libéraux doctrinaires qui prennent
à la lettre les thèses libérales, la plupart
d’entre nous ont en effet des réserves
sérieuses quant à la philosophie qui
sous-tend le mouvement libéral, il
reste que nous sommes en quelque
sorte obligés de consentir au libéralisme,
sous peine de laisser le mouvement
du monde nous filer entre les
doigts et devenir ainsi "anachroniques", perspective que le libéralisme
précisément nous a appris à redouter
plus que la mort". Pour l’auteur, le libéralisme
est une force, une dynamique
à laquelle il est vain de vouloir
se dérober. Mais l’absence de définition
précise de ce terme nuit parfois à
la clarté de ses raisonnements. .--. .********. .--. Pierre Manent retient-il du libéralisme
la dimension théorique –les régimes
politiques modernes convergent
vers un modèle de démocratie libérale
– ou la dimension pratique? Il ne
s’attache jamais directement au libéralisme,
en particulier économique,
comme pratique de conduite des nations
et n’oppose jamais frontalement
le libéralisme et l’État, dans la mesure
où l’État est le cadre au sein duquel le
libéralisme doit prendre forme. Mais
dans le creux de cette défense philosophique
du libéralisme se déploie à
travers l’ouvrage une méfiance patente
à l’égard de l’État et du volontarisme
politique. [ Pour la suite, voir le livre " Enquête sur la démocratie " du même auteur ]
Culte du droit, du fait, de l'individu .
4/5 Réseau Regain .
.----. [ Cette notice de lectures porte sur deux titres : " Naissance de la politique moderne " et " Enquête sur la démocratie " : nous publions ci dessous le début et il faudra aller sur le deuxième titre pour lire la suite ] La pensée politique moderne a
confié à l’Histoire le soin de conduire
à son terme ce que la philosophie classique
nommait recherche de la vérité.
Or, pour que l’histoire du monde devienne
le tribunal du monde, il fallait
abolir la distance, affirmée par la philosophie
classique, entre la Raison qui
éclaire les hommes et les vicissitudes
de leur action dans l’histoire. La philosophie
politique devient moderne,
et nous avec elle, en engageant un
double mouvement contradictoire.
D’un côté, le "culte du fait", avec Machiavel,
puis Hobbes, pose le nouvel
impératif de l’obéissance à la nécessité.
De l’autre, le "culte du droit",promu par Rousseau, nourrit le refus
du monde mixte où force et justice se
mêlent, et entretient le désir utopique
d’une société où tout serait justifié devant
le tribunal de la raison. Culte du
droit et culte du fait se rejoignent dans
le culte de l’individu, fait ultime du
monde humain et source de tous les
droits. Toute la force de l’exposé de
l’auteur est de montrer comment, dans
le développement de la pensée politique
moderne et dès l’origine, perspective
"scientifique" ou "réaliste" et
perspective "morale" ou "idéaliste" dépendent
l’une de l’autre et sont finalement
inséparables. L’utopie du droit
se fonde et se redouble dans l’utopie
du fait. .--. .********. .--. Ces ouvrages se proposent de scruter
différentes notions de la philosophie
politique. Il s’articule autour de
trois ensembles qui correspondent aux
trois aspects de la personnalité intellectuelle
de Pierre Manent: le penseur,
le lecteur et l’observateur.