Le règne des Pharisiens : les pseudo-catholiques En ouvrant les yeux sur le spectacle du monde, il n'est ni bon de n'y relever que les désordres, les insuffisances, les plaies, les injustices, etc., ni recommandé de n'en retenir que les beaux et bons aspects. La première disposition d'esprit, à conditionnement pessimiste, engendre la tristesse, l'indignation et le désespoir. La seconde, à conditionnement optimiste, conduit à l'échec dans les décisions à prendre par irréalisme béat. Ni l'une, ni l'autre ne répondent à l'exigence de tout savoir requis pour assurer et justifier de saines et fécondes démarches : l'observation attentive du réel et de toutes ses composantes. Or, ce qui cause les omissions que commettent les deux dispositions (prédispositions, devrions-nous dire), c'est l'intervention de la volonté dans le processus naturel de l'intelligence. Ce qui contrarie, ou gêne, ou déplaît, etc. est soustrait à l'enregistrement. On ne voit plus ce qui est bon, on s'aveugle volontairement sur ce qui n'est pas agréé. On ne respecte plus l'exercice naturel de l'intellect. On y tripote. On y mutile, ou bien on y ajoute même et parfois jusqu'à se persuader qu'on y a vu telle ou telle chose, alors qu'elles n'y étaient pas. Les agents de la contre-église Ce volontarisme, corrupteur de la connaissance, n'est pas nouveau. Luther l'a pratiqué. Il l'a même qualifié de "foi". Ce qui n'est plus la Foi, don surnaturel. Il s'agit d'une construction de l'esprit qui s'auto-persuade. Or, cette presque autosuggestion ne parvient pas à convaincre l'esprit et lorsque celui-ci perçoit cette absence d'évidence, il trébuche, doute et tombe dans le désespoir, lequel conduit, soit à l'effondrement, soit à la révolte. Notre propos, ici, se limitera - si nous en sommes capables - à mettre en évidence les pseudo-catholiques.(...)