EDITORIAL Ça y est ! Ils ont réussi ! Après la Librairie Lorraine (1975-2001), la Revue Lorraine populaire disparaît du paysage culturel. Elle n'était pas conforme aux idées actuelles que l'on veut inculquer à la société. La RLP défendait notre identité lorraine, valorisait nos régions, nos traditions, entretenait le souvenir de la Lorraine ducale et celui des générations qui nous ont précédées. Pour mes lecteurs, les oppositions auxquelles je devais faire face n'étaient pas apparentes. Mais dès les débuts, j'ai dû faire barrage aux pressions idéologiques et "soixante-huitardes" qui voulaient influer sur le contenu de nos pages. La RLP a poursuivi son bonhomme de chemin en ignorant les pressions diverses (la revue tirait à l'époque 8 000 exemplaires en moyenne). C'est surtout à partir des années 1981-1984 que la guerre idéologique a été déclarée et allant en s'intensifiant. Il y a eu alors des campagnes contre la RLP, notamment dans le milieu de l'Education Nationale qui, par exemple, entendait interdire notre revue dans les centres de documentation pédagogique des établissements scolaires. En 1992, c'est l'université qui condamne mon Histoire de Lorraine jugée nationaliste. Le rectorat mènera alors une campagne contre mes publications dans toute l'Académie de Nancy-Metz. L'opposition s'est vigoureusement accentuée contre mes publications et ma personne. J'ai dû faire face à des interventions violentes, subir un contrôle fiscal injustifié et ruineux, une attaque anonyme sur la place publique à coups de pots de yaourts et un attentat à la tarte à la crème en pleine rue. Jusque sur le terrain hors de la ville, j'ai été harcelé par des manifestants manipulés (par exemple à Domrémy, lors de notre pèlerinage annuel). A partir des années 1998-1999, il fallait absolument m'éliminer. La vitrine de la Librairie Lorraine a été défoncée à trois reprises, des tracts mensongers me concernant étaient distribuésdans les rues de la ville. Mes joumées organisées autour du livre lorrain devaient subir les attaques et les insultes des énergumènes de la Ligue Communiste Révolutionnaire et autres groupuscules anarchistes affiliés. On m'a interdit l'accès aux joumées du "Livre sur la place" durant plusieurs années et une campagne de presse diffamatoire a accentué l'opposition à mon encontre (la revue L'Express, dans un article me concernant sur deux pages avait titré : "Un libraire nancéien, récupère la culture en Lorraine"). En 2008, sur la place où se déroule une cérémonie bon-enfant rappelant la fête nationale des Lorrains, le 5 janvier, une soixantaine de contre-manifestants haineux sont venus pour nous affronter et empêcher mon discours annuel. Il a fallu l'intervention d'un cordon de police équipé de l'attirail anti-émeute. La Revue Lorraine n'étant pas un magazine au conformisme admis, les subventions officielles et les aides des affaires culturelles m'ont toujours été refusées. Les soutiens publicitaires ont toujours méprisé notre revue et les médias nous ont ignoré (pas une seule ligne concemant la RLP dans l'Est Républicain en 35 années). Voyez que ma mise à mort a été longue et difficile pour mes opposants. Il a donc fallu la trouvaille imparable et prioritaire dans la société actuelle, c'est-à-dire l'argument de la rentabilité. J'étais donc associé avec le Républicain Lorrain depuis le numéro 24 de ma revue. Hélas, ce journal a été racheté par une banque qui, jugeant notre revue trop peu rentable, a décidé d'arrêter la publication. En cette année 2009, le tirage d'un numéro était de 4 000 exemplaires en moyenne (2 500 abonnés + 1 500 chez les libraires). Mais surtout, nos lecteurs se déclaraient tous très attachés à notre publication. Un réel lien amical et affectif s'était établi entre la RLP et ses lecteurs. Voilà très brièvement le bilan de trente-cinq années de parution. Les amis de notre revue s'étonneront du harcèlement continuel que j'ai eu à subir. Je n'étais pas dans le moule formaté par les sociétés d'influence. Je n'ai pas cédé. Il fallait m'exécuter ! Le meilleur des hommes de toute l'histoire de l'humanité a osé dire : "Je suis la Voie, la Vérité, la Vie". On l'a condamné et il a été crucifié pour cela. Aujourd'hui, quand quelqu'un ose dire certaines vérités, il subit à peu près le même sort. Il est condamné. Ne soyez pas étonné, ça continue... Jean-Marie Cuny