EDITORIAL Bonne année 2009 Dans les Cahiers de Chiré n°20, pages 104-105, il y a une charge virulente de Luce Quenette contre la vogue des mini-jupes de la fin des années 1960. La forme de ses propos prend une résonance nouvelle aujourd'hui car elle rejoint, quarante ans plus tard, la critique du travestissement généralisé des femmes en hommes que nous vivons. La tradition française de l'élégance pose comme principe de base qu'une femme doit être impeccable en toute circonstance. Cette tradition est en chute libre et s'écroule depuis la fin des années 60 (cf. les hippies et le féminisme). Plus les femmes sont jeunes pire c'est. Avant 25 ans elles sont retournées à l'état de nature et sont redevenues de simples femelles Cro-Magnon. On voit même leurs aînées se mettre à les copier. Des femmes d'une cinquantaine, voire d'une soixantaine, d'années se prennent pour Charles Bronson. Les bottes de cow-boys ont beaucoup de succès à tous les âges. J'ai vu des femmes, exemplaires il y a une dizaine d'années, s'éteindre complètement du point de vue de la féminité. Les catholiques pratiquantes ne sont pas en reste. Les gros jeans de bûcherons sont entrés dans les églises. Certaines font un effort pour un baptême ou une communion, mais c'est très ponctuel. Les petites filles sont habillées en garçon dès le plus jeune âge. Mal assises dans leur identité, elles deviendront des adultes hommasses étrangères à leurs devoirs. Certaines voudront singer les hommes jusqu'au bout en entrant dans l'armée ou la police et même se lanceront dans des opérations dignes d'une boucherie pour changer d'anatomie (cf. les expériences de l'île du docteur Moreau d'H.G. Wells). Les métiers où il faudra être une vraie femme leurs seront insupportables. La dénatalité s'accentuera. Rares sont les enfants qui ont en face d'eux une mère qui leur donne l'image absolue de la féminité, la plupart du temps leur mère pourrait s'appeler Robert. Régulièrement la télévision nous montre des couples vivant dans de beaux appartements ou des pavillons très agréables. Je regarde toujours comment s'habille la femme et à chaque fois je vois le même désastre d'une femme boudinée dans un vieux jean immonde qui triple la largeur des hanches et lui donne une silhouette à la Obélix. L'homme croit vivre avec une femme, mais en réalité il vit avec un copain. Cependant, il ne faut pas croire que cet acharnement à s'enlaidir au maximum conduise les femmes à se sous-estimer, au contraire ! La femme d'aujourd'hui se croit très séduisante. Elle est exigeante et certaines se montrent froides, glaciales, arrogantes, méprisantes, vaniteuses et prétentieuses. Les films, les téléfilms, les séries, les magazines et les catalogues nous montrent un festival de fripes et de mauvais goût. La presse publie de temps à autre des photos datant de 1946, année qui vit les femmes françaises voter pour la première fois. Au sortir de la guerre elle ne roulaient pas sur l'or, comparées aux femmes d'aujourd'hui qui disposent de moyens financiers infiniment plus importants et qui ont à leur disposition quantité d'articles à même de leur donner un niveau de féminité jamais atteint dans l'histoire et pourtant... Lorsque je vois ces files d'attente devant le bureau de vote, les femmes de 1946 sont cent fois plus féminines en moyenne que celles de 2009. Les femmes ont compris l'égalité des sexes comme l'alignement complet de leurs comportements sur celui des hommes. Des femmes qui ont la grâce d'un débardeur des Halles, j'en vois tous les jours en grand nombre. J'estime à 5 % la nombre des femmes actuelles qui soutiennent la comparaison avec celles des années 50 et 60. Il y a parfois, miracle, de splendides exceptions. Des femmes (moins de 1%) savent encore conjuguer la féminité au plus haut point. Elles brillent comme des diamants et illuminent une société sur le déclin. Il faut noter qu'avant 30 ans, ces femmes hors du commun sont parfois d'origine africaine (à noter aussi que la seule femme avec mantille que j'ai vue à l'église était africaine). Bien sûr elles ne sont pas légion, je n'en ai vu qu'une dizaine en 2008, mais je ne me souviens pas d'avoir vu autant de jeunes Européennes à ce niveau, ce qui veut dire que notre tradition française de l'élégance doit aussi compter sur d'autres femmes pour pallier la terrible défaillance des nôtres. Conclusion : la tenue des femmes est en apparence un sujet léger, mais en réalité il est un facteur déterminant de la forme et de la qualité d'une société. Vivre dans une société où les femmes sont des gravures de mode ou dans une société dont les femmes cultivent les fripes, les gros jeans de trappeurs et le mauvais goût ou encore dans une société dont les femmes en tchador sont des ombres fantomatiques, ce n'est pas du tout la même chose. Le degré de civilisation se mesure aussi au degré d'élégance vestimentaire des femmes. Un sommet a été atteint en France dans les années 50 et 60. Techniquement on peut encore faire mieux car il n'y a rien de plus beau qu'une femme qui a fait l'effort d'être élégante. L.D. PS : J' ai entendu un jour dans une émission un intervenante mettre sur le même plan le voile musulman et le voile de la Vierge Marie. A la lumière de ce qui précède, il me semble qu'il y a au contraire une différence fondamentale : le voile musulman a pour fonction de gommer toute trace de féminité afin d'éviter à l'homme d'être tenté (quand on est Français, je suis là pour le prouver, on peut très bien admirer l'élégance d'une femme sans avoir envie de lui sauter dessus). En revanche, lorsqu'on lit les récits des apparitions de la Sainte Vierge, les voyants sont unanimes pour reconnaitre sa beauté c'est-à-dire que le style vestimentaire adopté va bien dans le sens du beau et non dans le sens de son anéantissement.