Le comte de Chambord dernier Roi de France par Daniel de Montplaisir (Ed. Perrin) Dès le début, l'auteur, conseiller de l'Assemblée nationale et historien, pose une série de questions, auxquelles son volumineux ouvrage ne répond pas vraiment, malgré un notable apport "d'archives privées que l'on croyait perdues", donc inédites, qu 'il a pu exploiter. Si bien qu'au terme d'une lecture attentive de 691 pages, y compris les notes, nous restons toujours sur notre faim. On verra du reste sa conclusion étonnante. Voici les questions : "Le prince désira-t-il vraiment régner ? Ou bien s'ingénia-t-il à faire échouer la restauration à laquelle la France était résolue ? Fut-il victime, comme certains le prétendirent, d'un complot "orléano-républicano-maçonnique" ? Quel testament voulut-il laisser quant à l'avenir de la cause monarchique ? Celui de la réconciliation de la branche aînée des Bourbons avec la branche cadette des Orléans ? Ou celui de l'intangibilité des vertus capétiennes, répétant à l'envi : "Mon principe est tout, ma personne n'est rien" ? Enfin, succomba-t-il à une maladie fulgurante ou fut-il empoisonné ? Certes, de l'ensemble, il ressort que le prince, absolument conscient d'incarner un principe et des devoirs qui lui incombaient, fut toujours prêt. Son ardeur au travail, son attention portée aux moindres problèmes de la France, l'élaboration de sa doctrine sociale, ses idées réformatrices tout à fait adaptées à son époque, son amour de la Patrie - tout cela heureusement développé par l'auteur - montrent qu'il résumait en sa personne à la fois le passé, le présent et l'avenir, doté de cette grâce de continuité qui avait permis à quarante de ses aïeux de faire la France. Mais entre être prêt et vouloir, et même entre vouloir et passer en quelque sorte le Rubicon, il y a une marge, que le comte de Chambord s'est toujours refusé à franchir. Pourquoi ? Là réside tout le mystère... (...)