Présence de Claire Ferchaud Réfutation d'un livre trompeur par Claude Mouton-Raimbault (Editions de Chiré) A la suite de la parution, aux éditions Hachette, en février 2007, d'un livre intitulé Claire Ferchaud, la Jeanne d'Arc de la Grande Guerre, notre collaborateur, Claude Mouton-Rairnbault, auteur de plusieurs ouvrages sur Loublande, en a établi le plus rapidement possible une réfutation. Plutôt que de faire une recension de cette réfutation, nous avons préféré poser quelques questions à notre collaborateur. Lecture et Tradition : Claude Mouton-Raimbault, vous avez réagi vivement après avoir lu l'ouvrage de M. Jean- Yves Le Naour, qui s'affirme pourtant universitaire, ce qui lui donne une connotation de rigueur et de sérieux. Pourquoi ? Claude Mouton-Raimbault : C'est un ouvrage au titre trompeur. Beaucoup d'acheteurs s'y laissent prendre. J'ai reçu des lettres de personnes me faisant part de leur déception, même de leur révolte, car le contenant ne reflète pas le contenu. L'auteur aurait dû titrer "la prétendue Jeanne d'Arc de la Grande Guerre", puisque son intention était manifestement de discréditer la personne, la mission expiatrice et le message salvateur de l'humble bergère vendéenne. Il ne suffit pas d'être agrégé d'histoire et docteur en histoire contemporaine, et de se dire "spécialiste de la Première Guerre mondiale et de l'entre-deux guerres". Il faut, avant toute chose, être honnête pour être crédible. L'ensemble de l'ouvrage, ensuite, se ressent de cette malhonnêteté. L.T. : Comment cela ? Cl. M.-R. : M. Le Naour, au lieu de faire de l'histoire, fait de la psychanalyse et il présente sa psychanalyse comme étant de l'histoire. Grosso modo, c'est l'angoisse sécrétée par la guerre qui a produit Claire Ferchaud, c'est le besoin de merveilleux qui a poussé les foules - y compris les plus grands prédicateurs de l'époque, comme le père Matéo, universellement connu pour être un ardent apôtre de la dévotion au Sacré-Coeur, ou le père Lémius, recteur de la Basilique de Montmartre - à Loublande, en 1917, c'est l'état d'esprit du clergé vendéen, nourri de la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et de la contrerévolution de 1793, qui a conditionné celui de la bergère des Rinfillières, c'est la mystique de son évêque et des théologiens de Poitiers qui a favorisé sa démarche auprès du Président Poincaré, c'est, plus largement la Tradition catholique en guerre permanente contre la Révolution et les loges qui a fabriqué le mythe de l'héroïne, et, plus bassement, c'est son curé fanatique, assoiffé d'argent, véritable gourou, qui en aurait profité pour s'en mettre plein les poches et pour la transformer elle-même en gourou ! Voilà la substance de ce livre du début à la fin. Le tout, sur un ton persifleur qui montre le degré de haine du personnage. (...)