Le procès du maréchal Pétain Texte intégral du Journal Officiel publié par l'IRHMP (Ed. du Trident) L'lnstitut de Recherches Historiques sur le Maréchal Pétain, fondé par les regrettés Jean et Monique Paillard, vient de publier aux Editions du Trident, l'intégralité du procès du maréchal Pétain, tel qu'il parut au Journal Officiel, et qui se déroula du 23 juillet au 14 août 1945, - pour ne pas dire jusqu'au 15 août, fête nationale de Notre-Dame de l'Assomption -, puisque l'arrêt de mort fut rendu à 4 h 22 du matin ! Quoique la Haute Cour, véritable juridiction d'exception créée par une Ordonnance du général De Gaulle, ait émis le voeu que, "vu le grand âge de l'accusé", la condamnation à mort ne fût pas exécutée, on reconnaît-là cette vengeance occulte qui, en général, choisit des dates religieuses pour accomplir ses forfaits. Le "voeu" correspondait, en fait, au désir du prince, car le scandale eût été trop énorme, on était déjà assez ennuyé que le Maréchal fût présent à son procès et l'on voulait éviter d'en faire un martyr de sang. On ne le redira jamais assez, la Haute Cour, dite de Justice, était complètement illégale et composée uniquement de magistrats et de jurés triés sur le volet, dont la plupart acquis à la cause du gouvernement gaullo-cornmuniste de l'époque. C'est pourquoi le Maréchal, qu'on aurait voulu juger par contumace en prétendant qu'il s'était enfui avec les Allemands alors qu'il était déporté à Sigmaringen, se mura dans un silence réprobateur, ne laissant qu'à ses avocats le soin de le défendre après s'être constitué volontairement prisonnier. De lui, à part deux ou trois réflexions au cours des débuts, nous n'avons que deux déclarations - liminaire et finale - qui écrasent ses délateurs. Sa conclusion demeure celle-ci : "Messieurs les juges, ma vie et ma liberté sont entre vos mains, mais mon honneur, c'est à la patrie que je le confie". (...)