EDITORIAL Rappel à propos de quelques affaires récentes Nous sommes de plus en plus sollicités par divers groupes qui, sous prétexte de collaboration professionnelle, cherchent à nous engager dans les multiples divisions qui opposent nos amis ; il est vrai que par le simple "jeu" de notre participation à telle ou telle réunion où nous sommes invités, par notre choix d'éditeur, par les options personnelles des rédacteurs, etc., nous pouvons donner l'impression de prendre parti. Il n'en est rien et nous rappelons dans ce numéro le texte suivant, publié dans le numéro de décembre 1974 : Il n'est pas un mois, pas une semaine, qu'un livre, une publication, un tract, émanant de groupements traditionalistes ou politiquement amis, s'attaque à d'autres de nos amis, au prochain le plus proche. Notre position de rédacteurs et d'éditeurs devient intenable devant les sollicitations permanentes d'avoir à prendre parti dans ces querelles. Nos lecteurs doivent savoir que nous avons choisi de n'intervenir en aucun cas dans ces disputes et ces divisions. Nous avons choisi le silence qui ne constitue ni une fuite, ni la neutralité. Il est des invectives publiques, des styles et des calomnies qui déshonorent leurs auteurs ; le ridicule de certains écrits, leur forme et leur délire devraient suffire à décourager tout lecteur sensé, et à ce niveau, parler de tels écrits pour les stigmatiser équivaut à rentrer dans le jeu de leurs auteurs pour leur assurer publicité et diffusion : nous nous refusons à cela. Ouant aux controverses théologiques ou liturgiques, elles sont nécessaires, voire salutaires, mais si elles sont entachées de querelles de personnes, nous ne voulons pas y entrer. Les divisions entre groupes politiques de même inspiration philosophique nous peinent autant et nous avons trop d'amis dans chaque camp pour être tentés de faire mal à tous. On jugera notre attitude durement peut-être ; c'est un risque que nous prenons. Qu'on ne s'attende pas à nous voir entrer dans le jeu désastreux de la délation, de la publication de lettres personnelles ou de la supposition calomnieuse. Même si nous étions mis en cause par tel ou tel, nous choisissons par avance de prévenir nos amis que nous ne répondrons pas, afin qu'ils n'en soient pas étonnés. Nous sommes persuadés que dans le temps présent, et compte tenu de la comptabilité des haines que l'Ennemi tient avec une satisfaction évidente, notre position qui consiste à refuser obstinément de prendre parti, sera comprise par tous, et incitera peut-être les meilleurs à choisir aussi le silence volontaire, lequel réduit à néant les amateurs de publicité tapageuse, et grandit ceux qui n'ont rien à craindre du jugement de l'Histoire. La Rédaction de Lecture et Tradition