Tota Pulchra Le sujet est éculé, mais M. Alain de Benoist, inspirateur de la Nouvelle Droite, y revient (comme Jacques Duquesne, d'ailleurs, et les journalistes "savants") : "Jésus avait des frères" ! Autrement dit, la virginité perpétuelle de Marie est un leurre et "l'existence des frères de Jésus pose (...) un sérieux problème à la tradition catholique". Ceci arrive, notons-le, pour le cent-cinquantenaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception et au moment où, face à l'islam, la chrétienté a plus que jamais besoin du secours de Marie, comme à Lépante ; mieux qu'à Lépante, car les moyens humains semblent bien faire défaut et ne restent que les moyens surnaturels de la foi, de la prière et de l'espérance. Tout est mis en oeuvre pour faire douter le dernier carré qui résiste, d'autant qu'au sein même de la Tradition d'aucuns manient l'encensoir à l'égard de cet intellectuel qui insulte la Vierge jusque sur son site internet. Sur guoi se fonde-t-iI pour faire sa démonstration ? Essentiellement : 1) sur les expressions "frères et soeurs de Jésus" mentionnés "à sept reprises, dans quatre épisodes différents" dans les Evangiles ; 2) sur le fait, écrit-il, "que Jésus soit qualifié chez Luc (Il, 7) de "premier-né", ce qui laisse supposer des frères puînés; 3) sur "le passage où Matthieu (I, 25) dit que Joseph ne connut pas Marie "jusqu'au jour où elle enfanta un fils", ce qui donne à penser qu'il la "connut" ensuite" (sic) ; 4) sur l'expression "frère de Jésus" concernant Jacques le Mineur, reprise aussi bien par saint Paul que par d'autres auteurs comme Hégésippe ou Flavius Josèphe ; 5) sur une étude philologique du mot grec "adelphos" (frère) qui, selon lui, ne souffre aucune équivoque quand il s'agit de Jésus,... bien que "le grec des évangiles, tout comme le grec classique, connaisse aussi un usage métaphorique du mot "frère" ", admet-il. Mais tout est affaire de contexte, et "le contexte ne laisse aucun doute sur le sens du mot"... (page 2). Qui sont donc, selon l'auteur, "les frères de Jésus" ? Ce sont, à quelques différences près de présentation et d'orthographe : "Jacques, Joset, Jude et Simon, chez Marc (VI, 3) ; Jacques, Joseph, Simon et Jude, chez Matthieu (XIII, 55)", Quant aux "soeurs", on n'en sait rien. Il cite des "apocryphes", selon lesquels elles auraient pu s'appeler Assia et Lydia, ou Miriam et Salomé. Et d'ailleurs elles pourraient être plus nombreuses, puisque "le passage de Matthieu : "Et ses soeurs ne sont-elles pas toutes chez nous ?" (XIII, 56) conduit même à supposer qu'elles étaient au moins trois, car on n'aurait peut-être pas dit "toutes" si elles n'étaient que deux" (sic).