Quelle est en effet la grande ambition de la maçonnerie si ce n´est de pénétrer l´Eglise et la dominer ? affirmait Jean Vaquié. Preuve en est avec Jean Phaure (1928-2002), fils spirituel de Simone Weil et de René Guénon, à qui Lagrave consacre une douzaine de pages et dénonce son influence dans les milieux traditionalistes. Avec l´analyse de l´œuvre de Phaure, c´est une dissection de l´ésotérisme pseudo-chrétien qui s´exécute devant nous (origine maçonnique, influence du martinisme, symbolisme...). Marcel Lefebvre une vie par Bernard Tissier de Mallerais (Editions Clovis) Mgr Tissier de Mallerais a fait oeuvre d'historien. Tout en ayant été sacré évêque par Mgr Lefebvre, en ne cachant pas sa grande piété pour lui, sa vénération, il évite l'hagiographie et nous livre un récit détaillé et objectif. Tout de suite on se dit : "L' auteur va-t-il nous éclairer sur ce qui a suscité de vives polémiques dès les premières prises de position publiques du prélat sur l'oecuménisme et la liberté religieuse ? Va-t-il nous dire si oui ou non Mgr Lefebvre a signé ces actes du Concile ?" Il répond tout simplement "oui" tout en indiquant que le prélat avait voté contre et en expliquant, pour ainsi dire, que jamais Mgr Lefebvre n'aurait pu faire autrement, vu que le Pape lui-même désirait signer les actes incriminés et vu surtout le respect et l'amour - envers le Chef de l'Eglise - qu'on lui avait inculqués au Séminaire français de Rome, lors de ses études sous la houlette du Révérend Père Le Floch, "docteur d'une foi divinement révélée et serviteur d'un magistère romain divinement assisté". Autrement dit, de par sa vocation et sa formation, Mgr Lefebvre ne pouvait pas ne pas signer ce que le Pape allait signer mais, en même temps, il ne pouvait pas ne pas poursuivre le combat titanesque qu'il avait mené au Concile, - au point finalement de ne voir que ce combat et d'évacuer de sa mémoire la signature. Psychologiquement, cela se conçoit, car il s'agissait d'un enjeu capital : celui de la foi envers Notre-Seigneur Jésus-Christ. C'est la foi qui était le principal moteur de ses facultés et qui, sans nul doute, décuplait ses dons naturels de fermeté et de douceur, fortiter et suaviter. Mgr Lefebvre était-il "politique" ? Oui, mais à condition que les structures de la société soient ordonnées au bien commun favorisant l'évangélisation et, par conséquent, le règne du Christ dans les lois et les institutions. C'est pourquoi, il appuyait tout mouvement - comme la Cité Catholique, par exemple - qui tâchait de faire un travail de formation doctrinale dans ce sens et, peut-être d'une façon pas assez documentée, tout régime antisubversif qui lui semblait ramener l'ordre. Cependant, il mettait en garde contre l'activisme, puisant ses principes d'action dans l'oraison et faisant passer le surnaturel avant le naturel. (...)