Billet d'humeur : 2 et 4 septembre Il est des périodes sombres, des dates maudites sur le calendrier où l'Histoire se plaît à accumuler et à surimposer au fil des lustres et des siècles, les catastrophes, les déchirements, les deuils ou les infamies. Le fameux vendredi 13 - le 13 octobre 1307 - date de la grande rafle des Templiers ordonnée par Philippe IV le Bel, est emblématique dans la mémoire populaire... Le 18 juin, date de Waterloo, fut aussi celle d'un appel célèbre dont les historiens n'ont pas fini de tirer les conséquences sur la division des Français dans le deuxième conflit mondial... Le 10 mai, date de l'odieux assassinat de madame Elisabeth de France, soeur de Louis XVI, guillotinée pour le seul crime d'avoir été... la soeur de son frère, est aussi celle de l'élection de François Mitterrand ! Le 2, comme le 4 septembre sont de celles-là... On évoquera la capitulation de Sedan et la reddition de l'armée, ce prélude à la chute de Napoléon III, à l'instauration de la commune en 1871... et à ses milliers de morts, baptême de sang de la Ille République... On se souviendra aussi de la déroute de l'armée française, prélude au formidable sursaut de la bataille de la Marne... trente-cinq ans plus tard. On pensera surtout à la première grande boucherie française de 1792 où, à la suite de l'investissement de Verdun, la Commune de Paris, prise de panique, à l'instigation de Marat, membre du "comité de surveillance", lança ses sections. Les sectionnaires du Faubourg Poissonnière entraînèrent leurs "collègues" à faire organiser à la prison de l'Abbaye un tribunal fantoche, sous la présidence de Maillard - au nom sans doute des principes de la Déclaration des Droits de l'Homme - qui "autorisa" le massacre des personnes emprisonnées aux Carmes, à Saint-Firmin, à la Conciergerie, à la Force, à la Tour Saint-Bernard, au Châtelet, à la Salpêtrière et à Bicêtre... (...)