Le procès de Jeanne d'Arc Ce texte, établi et préfacé par Robert Brasillach en 1941, a reçu une nouvelle présentation de François Bluche en 1998. Apparemment, les deux auteurs, venant d'horizons politiques différents, auraient pu s'affronter durement pendant la guerre s'ils s'étaient trouvés face à face, mais par-delà les épreuves, la mort, l'espace et le temps, leurs plumes se sont réconciliées en Jeanne d'Arc. Tous deux lui rendent un hommage aussi émouvant qu'éclatant. Leurs analyses pourraient se résumer dans cette appréciation de Barrès sur le procès : "Un des plus beaux livres français". Beau par la foi surnaturelle de Jeanne, sa pureté, son courage, son martyre. Beau par ses réponses et silences d'esprit et de Saint-Esprit aux pièges de ses juges. Beau par la lumière de sa langue : "Et vint cette voix environ l'heure de midi, au temps de l'été, dans le jardin de mon père." Commenter cette beauté a fasciné nombre d'écrivains. Croyants ou agnostiques, du reste, comme le souligne Brasillach. Je n'aurai pas l'audace de m'y essayer à mon tour, non ! Mon objet, plus modeste, est de me poser et de poser cette question : "Est-ce que Jeanne, au cours de son procès, n'a pas prophétisé ?" J'avais lu cet ouvrage, du temps de la guerre d'Algérie, et, déjà, plusieurs réponses de Jeanne m'avaient frappé. En le relisant aujourd'hui, quarante ans après, j'ai ressenti la même impression. Les juges ecclésiastiques de Jeanne ont manifestement été intrigués - le mot est trop faible - par son épée et par la couronne royale qu'un ange apporta à Charles VII. (...) Claude Mouton-Raimbault