Extrait de l'entretien avec José-Marie Bouchet - L. et T. : Pouvez-vous nous dire ce qui vous a poussé à écrire des romans pour la jeunesse ? - J.M.B. : Lorsque cette question m'a été posée par une radio locale, il y a un an ou deux, elle m'avait pris au dépourvu car je ne me l'étais jamais vraiment posée à moi-même. A la réflexion, il m'a paru que la motivation essentielle, au moins dans mon subconscient, avait pris naissance dans une soif innée d'un monde idéal, un monde construit autour de deux principes : la droiture et la loyauté. Or où a-t-on le plus de chance de voir appliquer ces principes, si ce n'est chez les enfants et les adolescents ? Pour autant, bien sûr, qu'on veuille bien se donner la peine de les magnifier à leurs yeux ! - L. et T. : Bon ! Voilà pour l'aspect moral. Mais, pratiquement, comment vous est venue l'idée d'écrire des romans pour les enfants ? - J.M.B. : Aussi loin que je peux remonter dans le passé, la première évocation idéale de ce monde de l'enfance m'a été transmise tout naturellement par ma mère à travers les romans de Francis Finn. Je garde encore l'image de ces instants privilégiés où, le soir, avant que je m'endorme, elle venait me lire un ou deux chapitres de "Tom Playfer". A ce propos, je voudrais dire que j'ai été profondément heureux que l'on se soit enfin décidé, récemment, à rééditer les oeuvres de cet auteur. Il y a belle lurette qu'on ne les trouvait plus sur le marché ! A telle enseigne qu'étant encore collégien à l'école de Sorèze, j'avais dû écrire directement aux Editions Desclée de Brouwer pour tenter d'obtenir un autre volume de la collection, probablement "Claude Lightfoot", si ma mémoire est exacte. - L. et T. : Et vous l'aviez obtenu ? - J.M.B. : Pas du tout ! Mais quelques temps plus tard, la Maison Desclée me fit parvenir au collège un exemplaire superbement relié pleine toile de "Percy Wynn". Malgré la somptuosité du cadeau, j'étais déçu car je l'avais déjà lu. Je ne me doutais pas que cet exemplaire aurait ultérieurement un sort inattendu ... (...)