Sermon prononcé pendant la messe par l'Abbé Cottard Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Ainsi soit-il. Mes bien chers Frères, vous avez entendu ces paroles de l'Introït d'aujourd'hui : "Souvenez-vous, Seigneur, de vos promesses, n'oubliez pas la vie de vos pauvres." Evidemment, quelquefois, lorsque nous voyons la situation de notre pays, la crise de l' Eglise, nous sommes tentés de dire : "Seigneur, Seigneur, alors qu'en est-il de vos promesses ? Est-ce que, par hasard, vous ne nous oubliez pas ? Où êtes-vous, Seigneur, Vous le tout puissant, Vous qui avez régné bien des fois sur vos ennemis par la force de votre bras, qui avez suscité les saints nécessaires pour nous sortir d'affaires ? Où sont-ils donc tous ceux que, dans les siècles passés, vous avez suscités et aujourd'hui, Seigneur, alors ou en sommes-nous ?" Bien sûr, mes bien chers Frères, ce cri est normal. C'est une prière, c'est un cri de confiance aussi dans le Bon Dieu, car le temps du peuple chrétien, c'est le temps de Dieu. C'est vrai. Mais, peut-être, y a-t-il chez nous une priorité qu'il faudrait remettre si nous voulons vraiment que le Bon Dieu intervienne et, vous le savez, vous l'avez entendu dans l'Oraison, cette priorité c'est la Foi, l'Espérance et la Charité. Non pas que nous manquions de confiance en Dieu - si je vous disais que je n'ai pas confiance en Dieu, vous me diriez : "Mais si." - mais peut-être oubliez-vous que notre vie doit être surnaturelle, que notre intelligence doit voir les choses par la vertu théologale de Foi, que notre volonté doit les désirer dans l'amour de Dieu, que notre sensibilité, notre affectivité doivent vouloir agir pour faire plaisir à Dieu. Car, effectivement, qu'est-ce que notre intelligence sans la foi ? Une torche vacillante dans la nuit qui éclaire un petit peu le monde d'alentour, ce n'est pas grand chose de plus. Qu'est-ce que notre volonté sans la charité ? Un amour défaillant qui ne sait pas sur quoi se fixer. Et qu'est-ce donc que notre affectivité sans la vertu d'Espérance ? Un coeur blessé qui n'est jamais assuré d'être aimé. (...)