Extrait) Sermon prononcé pendant la messe par Monsieur l'abbé Cottard Au nom du Père, du Fils, du Saint Esprit, ainsi-soit-il. Mes biens chers frères, dimanche dernier le Bon Dieu nous rappelait qu'il doit être le Maître de notre intelligence. Rappelez-vous les lépreux venant voir Notre Seigneur : "Jésus notre Maître, ayez pitié de nous" ; et ils vont faire ce que Jésus leur demandera, parce qu'ils se seront mis à son école. Aujourd'hui Notre Seigneur nous rappelle qu'il ne suffit pas de vouloir croire mais qu'il faut aussi mettre notre volonté sous son autorité. Il faut vouloir véritablement, non seulement que notre intelligence, mais aussi que notre volonté le prennent pour Maître. Et Notre Seigneur va nous rappeler ce que nous avons pourtant promis, ce pourquoi nous nous sommes pourtant engagés : le détachement complet des choses de ce monde. Lorsque vous avez été baptisé et lorsque vous avez été parrain, vous l'avez rappelé. Avant le baptême, que vous demande l'Eglise ? Elle vous demande : Renoncez-vous à Satan ? Renoncez-vous aux oeuvres de Satan ? Renoncez-vous à ses séductions ? Une triple renonciation qui est nécessaire. Nécessaire parce qu'autrement nous nous laisserons entraîner. Evidemment si vous aviez le démon en face de vous, vous diriez : "non merci" ; évidemment si vous étiez conscient immédiatement que la tentation vous emmène en enfer, vous diriez "non merci". Mais en fait il y a pour nous un enchaînement, une triple séduction. Nous commençons par désirer les biens de ce monde. Oh! ils ne sont pas mauvais, c'est le Bon Dieu qui les a créés. Et puis nous nous laissons prendre par le fait, après tout, de désirer aussi les plaisirs de ce monde. Oh ! après tout, direz-vous, c'est normal. Et puis enfin on se laisse entraîner au péché. Et parce que cet enchaînement est un enchaînement progressif, Notre Seigneur nous dit : "Attention, vous avez commencé par désirer les biens et puis vous en avez tiré du plaisir et enfin vous vous êtes séparés de Dieu, alors séparez-vous de ces biens". Non pas que le conseil de pauvreté soit une loi absolue, mais c'est l'esprit de pauvreté que le Bon Dieu demande. En fait il faut bien comprendre que Notre Seigneur ne nous interdit pas du tout de jouir de Sa création, de Sa bonté, de ce qu'Il a fait. C'est Lui même d'ailleurs qui nous dit : "Regardez les oiseaux du ciel et les lys des champs"...