Sommaire : Editorial : En France, le roi est mort une fois, par Jean-Baptiste Geffroy
Pourquoi le régicide ? par Christian Lagrave
La condamnation maçonnique de Louis XVI, par Michel Canet
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Critique du libraire
Editorial (extrait) : L'anecdote est connue de tous les historiens. Lorsque, le 14 février 1610, on ramena au Louvre le corps sans vie de Henri IV Marie de Médicis se répandit en lamentations bruyantes en criant : "Est-ce possible ? Le roi est mort!". Mais le chancelier de Sillery qui se trouvait présent et tenait le jeune Louis XIll par la main lui répondit : "Madame, les rois ne meurent point en France. Voici le roi vivant." Pourtant, le roi est mort en France; une seule fois, le 21 janvier 1793, et le destin de la France, et peut être la face du monde, en ont été changés. On a souvent comparé la mort de Louis XVI avec celle de Charles 1er d'Angleterre dont l'exécution contée par Alexandre Dumas dans Vingt Ans après a tant ému nos lectures de jeunesse. Le fait est que si la mort de Charles Stuart fut noble et courageuse, elle n'a pas pris à l'époque la signification particulière que prendra celle de Louis XVI (1). Même si on ne peut négliger l'importance du conflit qui opposait les sectes covenantaires et le Roi anglican dans le déclenchement de la Révolution de 1649 et l'exécution du souverain, on ne saurait en aucune manière la comparer à celle du fils aîné de l'Eglise qui revêt une portée toute spéciale. D'ailleurs, le bicentenaire de 1793 a été, d'une manière générale, assez abondamment évoqué, et paradoxalement bon nombre de chroniqueurs en ont souligné, certes maladroitement, mais avec une intuition inattendue la signification symbolique. Jean-Baptiste Geffroy.