Introduction : "Cela n'a peut-être aucun rapport, mais Je me souviens à ce propos d'une phrase de ce qui passe pour être le Protocole des Sages de Sion, où il est dit textuellement : "Nous abêtirons les masses en développant l'enseignement visuel". (La lettre du Baron Bref, Europe Magazine n° 895, 1 août 1962) Dieu est le grand absent de la télévision et cela pourrait suffire à sa honte, mais il faut encore savoir que cette absence, loin d'être accidentelle, lui est au contraire essentielle. La télévision, c'est loin d'être un jeu de mots que de l'affirmer, est donc d'abord un écran. Elle tente de cacher aux yeux des créatures la gloire fulgurante de leur Créateur. Elle leur fait oublier par des images mobiles et fugitives l'immuable permanence de Celui qui demeure éternellement. La télévision est contre nature, par construction et pour bien des raisons qu'il nous faudra voir. Comme tel son principe ne pourra jamais recevoir la moindre consécration. Il est donc inconcevable qu'elle puisse être acceptée, voire tolérée par une conscience chrétenne. S'il est vrai que la télévision reste un instrument, et rien d'autre, encore faudra-t-il examiner à quelle fin cet instrument est ordonné. N'importe quel outil ne convient pas à n'importe quelle tâche. En outre l'expérience est là et les fruits sont nombreux, qui nous permettent de juger l'arbre. Nous sommes fatigués d'entendre répéter, dans l'insupportable jargon du jour, que la télévision est un "fait de société". Pourtant, à la limite, nous pourrions partir de là, en donnant toutefois un contour précis à cette expression. Pour cela il faut récuser d'emblée le sens que ce slogan prétend se donner : la télévision serait une fatalité à laquelle la société ne peut que se soumettre; ou encore elle serait un produit de la société elle-même, une exigence irrépressible de la volonté générale devant laquelle, nous répète-t-on, il ne resterait plus à chacun qu'à s'incliner. Acceptons pour notre part que la télévision soit un fait de société, si l'on entend par là qu'elle est un fait, qu'elle existe, et que d'autre part elle est imposée à la société, de la même façon qu'on lui impose, par exemple, le tracé d'un nouveau réseau routier.