N°160 Juin 1990 - Maréchal Pétain, B Lugan, Fr Bergeron, RP Maurice Avril

Editorial (extrait) par Jean-baptiste Geffroy : La Franc-maçonnerie serait-elle devenue un sujet de discorde dans les rangs nationaux ? On est tenté de le croire si l'on en juge par les passes d'armes (sans gravité espérons-le) échangées entre les revues "Trait d'union" et "Tendances", cette dernière reprochant à l'autre quelques paragraphes complaisants à l'égard de la Franc-maçonnerie. Bien plus, récemment encore, on pouvait lire en première page du mensuel "La France monarchiste" l'article d'un franc-maçon, M. Jean-Paul Chayriguès de Olmetta, consacré à : "la Franc-maçonnerie et les Révolutions", Mon intention n'est bien évidemment pas d'attiser un débat polémique entre revues amies ou de leur intenter quelque procès que ce soit, mais seulement, comme d'ailleurs y invite "La France monarchiste", d'apporter un éclairage sur ce sujet important et cependant encore mal connu et trop souvent traité avec légèreté. C'est en effet la principale caractéristique de ces articles et des points de vue exprimés que cette vision très partielle, très édulcorée de la Franc-maçonnerie qui pour l'un se ramène à la perpétuation très innocente des "traditions des bâtisseurs de cathédrales" et pour l'autre se réduit à de paisibles associations apolitiques, fréquentées par des défenseurs du Trône et de l'Autel. Cette perspective très sommaire traduit chez les uns comme chez les autres, une ignorance, une information sommaire, regrettables dans une publication "nationale" et problématique chez un maçon, mais qui en toute hypothèse appelle quelques remarques. De toute évidence, ces présentations de la Franc-maçonnerie sont dépourvues des bases doctrinales les plus élémentaires. A aucun moment n'est suggéré ou évoqué le moindre élément de la pensée maçonnique, de ses sources intellectuelles ; rien sur l'Illuminisme, rien sur le mouvement des idées au XVIIIe siècle, rien sur Rome enfin, ni sur la bulle In Eminenti de 1738. La Franc-maçonnerie pour M. de Olmetta se réduit aux plaidoyers sucrés de M. Alec Mellor parés d'une discutable étiquette "scientifique" : La F:. M:. n'a ni préparé ni fait la Révolution; la preuve, les plus grands noms de France l'ont dirigée et animée. D'ailleurs, les Francs-maçons et la Franc-maçonnerie ont été souvent des victimes de la Révolution.