N°154 Déc 1989 - Louis de Bonald, R Mousnier : monarchies et royauté

Editorial (extrait par Jean-Baptiste geffroy : Clio la bien servie Elle nous revient dix ans après, plus jeune que jamais, parée de quelques joyaux supplémentaires et avec un fameux avenir devant elle. La deuxième édition de la Petite histoire de France de Henri Servien est arrivée. Il était temps! Il y avait bien eu jadis quelques grincheux pour lui chercher quelques poux et dénigrer sans beaucoup d'élégance un ouvrage qui à coup sûr bousculait la fourmilière de l'édition. Enfin! Point de récriminations inutiles, la fortune du livre de Servien s'est chargée de remettre quelques pendules à l'heure et son succès lui rend pleinement justice. Il n'est qu'à regarder l'état pitoyable des exemplaires de ma tribu, défraîchis par les petites mains, comme par les grandes, pour mesurer l'intérêt passionné qu'ils ont suscité. Oui après dix ans, la Petite histoire de France, comme d'ailleurs les autres Petites histoires consacrées à la Vendée, aux colonies et aux missions, sont assurément les réalisations les plus importantes, les plus nécessaires, les plus réussies de Chiré. Rien n'était plus urgent et rien n'est toujours plus urgent en ces temps de misère pour l'âme comme pour l'esprit de la jeunesse, que la diffusion de ces précieux réservoirs de la mémoire nationale et chrétienne dont la substance est si directement menacée d'éradication par l'Etat moderne libéral-socialiste. Contre l'autodestruction culturelle contemporaine, les livres de Henri Servien figurent parmi les meilleurs antidotes. Point de niaise hagiographie, point de lâche neutralisme, mais l'évocation à la fois enthousiaste et sereine, sûre, précise et vivante de l'histoire, de cette "dame à l'éternelle jeunesse" selon la jolie formule du cher Jean-François Chiappe. L'entreprise était trop importante et le sujet trop grave pour laisser la place à l'amateurisme. La Petite histoire de France de Henri Servien est l'oeuvre d'un historien et d'un vrai professeur qui maintient savamment en équilibre la vivacité du récit et l'impératif didactique, la volonté de récréer et d'instruire, d'intéresser et de former.