N°131 Janv 1988 - J Anouilh, Sainte Radegonde, le sida
Date de parution :
01 janv. 1988
Auteur :
LECTURE ET TRADITION
Éditeur :
DIFFUSION DE LA PENSEE FRANCAISE
EAN 13 :
00003612
Nb de pages :
32
Référence interne:
64857
Description
Editorial : Jean Anouilh ou la mort d'un réfractaire par J.-B. Geffroy
Titre | N°131 Janv 1988 - J Anouilh, Sainte Radegonde, le sida |
Auteur | LECTURE ET TRADITION |
Éditeur | DIFFUSION DE LA PENSEE FRANCAISE |
Date de parution | 01 janv. 1988 |
Nb de pages | 32 |
EAN 13 | 00003612 |
Épaisseur (en mm) | 2 |
Largeur (en mm) | 150 |
Hauteur (en mm) | 210 |
Poids (en Kg) | 0,050 |
Critique du libraire
Editorial Anouilh ou la mort d'un réfractaire - Quoi de neuf dans le théâtre ? - Anouilh, bien entendu. Et Jean Anouilh est mort. Le pierrot lunaire, misamthrope féroce et malicieux, s'est éteint après un demi-siècle de vie consacré au théâtre. D'une maniére générale, le choeur des pleureuses a été convenable et la profession s'est épandue en hommages nécrologiques de bon aloi. Il y avait bien sûr quelques teigneux pour remâcher quelque hargne secrète, pour évoquer ce que "Le Matin de Paris" qualifiait dédaigneusement d'"article de Paris" plein de strass et de clignotants. Mais dans l'ensemble, on est unanime, c'est une des grandes figures du théâtre du xxe siècle qui vient de disparaître. Pourtant, on en pleurait pas moins "jaune" dans certaines salles de rédaction et bon nombre de tartuffes se sont rétrospectivement reconnus dans ces portraits au vitriol quiparsèment le théâtre leplus acide et le plus grinçant de notre époque. Assurément, Anouilh n'avait guère de tendresse pour ses contemporains. Le monde moderne était pour lui une immense imposture qu'il raillait avec une férocité qui, parfois confinait à la cruauté. Celle du Général Saint Pé dans la "Valse du Toréador", celle des convives de "Pauvre Bitos", Bitos, cuistre haineux et dogmatique ayant littéralement happé le personnage de Robespierre, "nageant dans sa haine" comme l'écrit Jacques Vier, abominablement balloté et humilié par ses hôtes. Anouilh avait-il totalement tort ? Et Bitos n'était-il pas en réalité de ces sinistres professeurs de morale, parangons de vertu démocratique, mais épurateurs inflexibles et ordonnateurs des pompes sanglantes de la liturgie révolutionnaire ?