Louis XVI et la légitimité suspendue Ce numéro 100 de "Lecture et Tradition" est consacré en grande partie au roi Louis XVI. C'est une heureuse idée de l'équipe de Chiré qui, depuis juillet 1966, fait paraître tous les deux mois cette revue dont on chercherait en vain l'équivalent dans toutes les publications périodiques françaises puisque "Lecture et Tradition" se dit "bulletin littéraire contre-révolutionnaire" et que jamais aucune revue de grande diffusion, même réputée de droite, n'ose s'affirmer telle. Or, c'est pourtant la révolution de 1789 qui est la source de tous nos maux, la mère de la décadence française, l'origine de la perversion de nos moeurs et de nos façons de penser (même inconsciemment ) et de la déliquescence de la vie politique. Le combat contre-révolutionnaire est donc la priorité des priorités pour tous ceux qui veulent lutter contre cette perversion et cette déliquescence, afin d'arrêter la décadence de la nation française et c'est l'honneur de "Lecture et Tradition" de livrer ce combat depuis dix-sept ans. Heureuse idée d'évoquer Louis XVI en ce printemps 1983 parce qu'il y a 200 ans, l'année 1783 marquait l'apogée du règne. Le 20 janvier de cette année-là, dans le bureau de Vergennes, était rédigé le brouillon des préliminaires du traité qui sera signé le 3 septembre à Versailles, consacrant la restauration de la puissance et du prestige international de la France, l'Angleterre vaincue, l'alliance espagnole consolidée, le rôle éminent de notre diplomatie et de nos armes dans la guerre d'Amérique et par dessus tout la Flotte française à son zénith, présente sur toutes les mers du globe, ce qui comb lait d' aise le coeur du roi ce "marin immobile" - comme le surnomma je ne sais plus quel historien suivant avec un intérêt passionné les glorieuses aventures des Suffren, des de Grasse, des d'Estaing. Oui, il est bon que "Lecture et Tradition" évoquât ce glorieux bi-centenaire, car l'année 1783 est le dernier rayonnement de gloire de la monarchie française qui, six ans plus tard, avec toute la France, allait commencer son calvaire. Car dans six ans nous serons en 1989 et je frémis déjà en pensant au fantastique mat raquage, au bourrage de crâne intensif dont sera victime l'opinion publique de la part des média pour la commémoration de la prise de la Bastille. Déjà le pouvoir socialiste prépare les grandes manoeuvres, tout ce que l'int elligentsia de gauche compte de faussaires de l'histoire, de truqueurs minables et de menteurs haineux est mobilisé et le président de la République lui-même serait le coordonnateur d'un état-maior de spécialistes. (...)