ÉDITORIAL : Pendant de très longues années, combien d'enfants ont pu acquérir une solide connaissance de la religion catholique, grâce aux excellents catéchismes de la Miche de Pain ! Nous pensons pouvoir dire, sans beaucoup nous tromper, qu'aujourd'hui encore, ces volumes anciens ou leurs rééditions plus récentes figurent dans d'innombrables familles. Et, cependant, durant cette longue période, le nom de son auteur, Marie Tribou est resté peu connu, sinon presque inconnu ! Imprimés et édités à partir de 1934, ces volumes ont atteint des chiffres de tirages considérable (plus de 200 000 exemplaires avaient été publiés dès 1937) qui ne firent que s'amplifier durant les années suivantes. Or de cette réussite, son auteur ne s'est jamais vantée : elle n'était que le fruit de « sa foi chrétienne, de sa confiance en la Providence, de son esprit de prière, de son dévouement enthousiasme, passionné, industrieux et pratique pour Dieu et pour les âmes ». De plus, ces excellents manuels d'une pédagogie presque surnaturelle ont été complétés par un autre volume, les Prières de la Miche de Pain, que Marie Tribou rédigea jusqu'aux tout derniers instants de sa vie, qui vient d'être réédité et que nous présentons dans ce numéro. A propos de l'ensemble de cette œuvre magistrale, Mgr Chollet, qui fut archevêque de Cambrai et qui était le directeur spirituel de Marie Tribou, a défini son contenu comme le recueil des « délices des enfants où son sens de l'âme des petits lui fit trouver le langage qui va à leur intelligence et à leur cœur » (1). * Ce numéro contient aussi le portrait d'un autre grand chrétien, un historien pétri de talent et de qualités que lui avait confiés le Bon Dieu, mais qui voua sa vie au service de sa foi et de sa patrie : « l'aimable Augustin Cochin », ainsi dénommé par notre rédacteur Serge Iciar qui évoque avec tact et délicatesse ce que furent sa richesse intérieure et sa personnalité (il est mort jeune, en héros, âgé seulement de 39 ans, en 1916, sur le front de la Première Guerre mondiale). Après la lecture de ce que furent ces deux édifiants exemples, restons confiants dans les desseins de la Providence ; il y a encore, il y aura toujours de belles âmes suscitées par le Bon Dieu pour nous aider à surmonter les pièges et les entraves de notre bas monde afin de nous aider à nous élever à notre tour. Jérôme SEGUIN 1 - Afin de mieux la connaître et de mesurer quelle hauteur d'élévation spirituelle elle avait atteint, nous recommandons la lecture du récit de sa vie (voir page 5 de ce numéro, note 3).