EDITORIAL : Lorsque Diffusion de la Pensée française avait réédité, en 1973, le grand livre de Marie Carré, J'ai choisi l'unité, c'était quatre ans après la promulgation (avril 1969) de la célébration "obligatoire" de la nouvelle messe (issue des décrets conciliaires) et "l'interdiction" de la messe catholique, latine, romaine et grégorienne, dite "de saint Pie V". C'était une époque où la bataille liturgique « faisait rage » et où les passions étaient exacerbées : les condamnations et les anathèmes tombaient à qui mieux mieux, et toujours dans le même sens, avec toujours les mêmes victimes, bien entendu ! Quand parut son livre, en 1963, le concile venait de s'ouvrir l'année précédente et Marie Carré était à cent lieues d'imaginer les décisions qui allaient en sortir, après sa clôture, en 1965 ! Et pourtant, comme si elle était visionnaire, elle apportait dans ses pages la sérénité et la certitude de la réponse catholique à toutes les grandes questions qui suscitaient alors la polémique : liberté religieuse, œcuménisme, libre arbitre, primauté du siège de Pierre, confession, tolérance... Aujourd'hui, avec près de 40 ans de recul, force est de constater que Marie Carré avait raison sur tous les points (elle qui venait du protestantisme, qu'elle avait abjuré depuis quelques années auparavant). Son livre est magnifique, c'est une très belle et très complète apologie du catholicisme, de sa nécessité et de sa vérité essentielle. A notre connaissance, il n'y a pas de meilleure réfutation du protestantisme. Dans son texte A propos de l'œcuménisme, René Valnève souligne avec pertinence toute cette démonstration en extrayant et commentant la « substantifique moelle » du livre de M. Carré. En ce début d'année, nous formons le voeu que cet ouvrage contribue de façon efficace à la réconciliation définitive des chrétiens réunis sous la houlette d'un seul pasteur, car la bataille s'annonce très rude pour résister aux assauts menés par les troupes du démon. La rédaction de Lecture et Tradition