ÉDITORIAL : Très curieusement, dans la nomenclature des grands noms de l'école antilibérale du XIXe siècle, celui d'Émile Keller est très peu souvent mentionné et l'on pourrait même dire passablement oublié. Pour quelle raison ? Nous n'en savons rien. C'est pourquoi, il a paru indispensable aux Éditions du Sel de publier le très bon ouvrage de Philippe Girard le concernant. Le père Louis-Marie (du couvent des dominicains de la Haye-aux-Bonshommes), en répondant à nos questions dans le cours de l'entretien qui ouvre ce numéro, a brossé le magnifique portrait d'Émile Keller dont les engagements politiques et religieux, les prises de position, les interventions au Parlement (où il est resté élu pendant 25 ans) l'ont fait appeler « le député du Syllabus », tant il a pris la défense publique et sans réserve du texte pontifical de Pie IX résumant, en 80 propositions, les erreurs qui se répandaient dans les sociétés chrétiennes occidentales. Il l'a soutenu contre vents et marées, considérant que ce texte est « le code du bon sens et de la vérité, non seulement religieuse, mais politique et sociale ». Nous insistons sur la grande qualité de l'ouvrage qui « dans notre monde de ténèbres, dit le père Louis-Marie, est vraiment un livre à répandre (...) Dans la famille contre-révolutionnaire française, Émile Keller est un modèle très complet : modèle de penseur, d'orateur, d'homme d'action et de père de famille ». Il est pour les jeunes générations un exemple enthousiasmant pour le combat d'aujourd'hui. * Un deuxième texte, assez copieux, figure dans ce numéro, écrit par Claude Mouton-Raimbault et consacré à « Claire Ferchaud et la Royauté ». Son intérêt primordial est constitué par la quantité d'arguments donnés pour répondre à certains « royalistes qui ne digèrent pas que le Seigneur ait pu demander que son divin Cœur soit placé sur le drapeau tricolore ». Il permet de beaucoup mieux connaître le visage de Claire Ferchaud, bien souvent, trop souvent, critiquée par ses détracteurs. Jérôme SEGUIN