ÉDITORIAL : Ah ! Que sont belles les annonces de « reprises en mains » d'une jeunesse à la dérive ! Nous ne savons plus de quel côté tourner la tête, entre la « réforme du bac », la façon de redonner aux élèves le goût des mathématiques et, enfin, le « service civique universel » ! Mais grands dieux, si nous en sommes arrivés là, c'est bien parce que tout s'est peu à peu dégradé au fil des années, puisque tout ce qui est aujourd'hui à reconstruire a bien existé avant d'être détruit ! Il aurait peut-être suffi tout simplement de ne pas y toucher... Il aurait surtout suffi d'écouter les bons conseils, tels ceux exposés par M. l'abbé Rigault dans son livre, Le Bon Travail, présenté dans ce numéro. C'est un ouvrage débordant de bon sens qui constate que nous vivons et faisons vivre nos enfants dans une ambiance de facilité et de relâchement qui peut conduire à la paresse, au laisser-aller, à la négligence. Il faut retrouver, conseille-t-il, le goût de l'effort physique et de l'exercice corporel. Nous sommes devenus trop dépendants de la machine et nous accomplissons de moins en moins d'efforts dans nos habitudes de vie quotidienne. « La maison, dit-il, est devenue une "à habiterMachine à devenir de plus en plus exigeant... à moins de pratiquer un sévère renoncement dans cette multiplication des instruments mécaniques. Renoncement qui va à l'encontre de l'esprit du monde, mais qui prépare les corps et les âmes pour des combats supérieurs ». Lisez sans faute ce magnifique petit ouvrage de M. l'abbé Rigault, il regorge de bons conseils et de judicieux enseignements pour retrouver ou entretenir un équilibre sain tant sur le plan physique que spirituel et intellectuel. * Il nous faut, par ailleurs, vous faire part d'une bien triste nouvelle : notre ami Michel Masson est mort le 4 février dernier, âgé de 79 ans. Il fut pendant cinquante ans (de septembre 1966 à juin 2016) l'imprimeur de notre revue (un de ses fils a pris sa succession en 1998). Durant ces longues années se sont tissés avec lui et sa famille de solides liens de sympathie et d'amitié dépassant le seul cadre de relations professionnelles. Nous rappelons qu'il était le fils de Jean Masson, qui fut le co-fondateur de la Cité catholique avec Jean Ousset. Ce numéro était en cours d'achèvement quand nous est parvenu cette annonce, ne nous permettant pas de publier dans l'immédiat l'hommage que nous tenons à lui rendre. Nous y reviendrons bien plus longuement dès le prochain numéro. Pour l'heure nous présentons à son épouse, ses enfants et petits-enfants l'expression de nos condoléances et l'assurance de notre affectueuse sympathie et de nos prières. Jérôme SEGUIN