ÉDITORIAL : Les Éditions de Chiré viennent de publier la troisième édition du bel album d'Henri Servien, Petite histoire des guerres de Vendée (après celles de 1983 et de 1995). Pourquoi cette initiative ? D'une part car le titre était épuisé et surtout parce qu'il était nécessaire de le rendre de nouveau disponible, tant la demande se faisait pressante de la part du public. En effet, nous avons noté un grand regain d'intérêt pour une meilleure connaissance de la révolte vendéenne contre le pouvoir révolutionnaire, en particulier depuis la parution des recherches et travaux de Reynald Secher (postérieurs au livre de Servien), qui a fourni les preuves et documents pour dénoncer le « génocide franco-français » . Ce fut peut-être là le point de départ d'un renouveau des études vendéennes, puisque, année après année, l'intérêt concernant ces combats contre-révolutionnaires et catholiques ne faiblit pas. Mais Henri Servien a le grand mérite (et il est très légitime que lui soit rendu cet hommage) d'avoir été un précurseur, car jusqu'alors, il faut bien l'admettre, la bibliographie sur la question restait un peu une affaire d'historiens spécialisés et de lecteurs passionnés. Or, Servien est parvenu à retenir l'attention d'un public beaucoup plus large. Et c'est bien ce que souligne Philippe de Villiers, dans sa préface : « Monsieur Henri Servien, pionnier des dissidents de la Vendée oblitérée, meurtrie, vous n'êtes plus seul. Le vent a tourné. Votre livre prémonitoire, magnifique de vérité et de pédagogie, a pignon sur rue. Vous avez tout vu avant tant d'autres. Vous avez osé mettre à nu les mécanismes de la grande broyeuse. Vous avez saisi les causes, démontré les enchaînements de la traque des pensées et des arrière-pensées, perçu l'innommable, célébré le sublime de ces consciences dressées (...) Cette " Petite histoire " d'hier fera la Grande histoire de demain. La Vendée sera bientôt reçue comme une province de l'esprit ». Mais trente-quatre ans auparavant, Michel de Saint Pierre ne fut pas en reste, écrivant dans sa propre préface (de la première édition) : « Henri Servien fait admirablement ressortir ce que cette guerre-là eut d'insolite et même de stupéfiant (...) Dans sa conclusion frappante, il nous rappelle, cependant, que les Vendéens n'ont pas souffert en vain : ils ont sauvé l'honneur de la France chrétienne ». Puis il terminait par ce conseil ou cette recommandation : « Lisez ce livre dense et puissant ; alors, comme moi, vous entendrez passer " l'immense cortège des martyrs en sabots " ». Jérôme SEGUIN