ÉDITORIAL : Adieu Jérôme ? On pourrait croire, en ne voyant plus sa signature au bas de cette page, que Jérôme Seguin cessait de penser ou que, pire, il imitait la chèvre de son homonyme bien connu quittant l'enclos pour trouver ailleurs si une herbe était plus « savoureuse, fine, dentelée, faite de mille plantes... » (1) Que nenni ! Bien sûr que non, et vous le constaterez vous-même dans son excellente contribution de douze pages constituant le dossier du mois et consacré à Crétineau-Joly, l'historien trop oublié des Guerres de Vendée. Alors, oui, Jérôme Seguin continue de gamberger et de fouiller ses archives ! De même, il conserve la rubrique qui lui tient tant à cœur et qui lui permet de si bien défendre la langue française contre l'invasion des barbares d'outre-Manche. Tout le comité de rédaction se joint à moi pour le remercier de sa fidélité, non seulement à la rédaction de l'éditorial, qu'il a honoré pendant 8 ans (avril 2014) succédant à Pierre Romain et Jacques De Kremer ; mais aussi à la peine qu'il s'est donnée dans la tâche délicate, et Dieu sait qu'il a dû y prendre des suées comme on dit dans le Poitou, qui combine la responsabilité de la rédaction et son secrétariat ! Il a montré des talents de jongleur indéniables pour réussir à organiser la mise en page de chaque numéro, pour la plus grande satisfaction de nos abonnés et de nos collaborateurs. Et je crois savoir qu'il s'acquittait de cette besogne depuis le début, depuis 1977, date à laquelle Chiré avait repris Lectures Françaises directement des mains de son fondateur, Henry Coston. À une époque donc où tout le confort informatique n'existait pas ! Un crayon, des ciseaux, des bâtons de colle, les corrections « sur le marbre » (2) chez l'imprimeur, voilà ce qui était la vie quotidienne d'un responsable de rédaction à l'époque, celle de Jérôme Seguin. Bien conscients de l'ampleur du travail effectué, François-Xavier d'Hautefeuille et moi-même vous remercions chaleureusement, cher Jérôme Seguin, pour votre dévouement et espérons lire encore longtemps, dans nos colonnes, vos réflexions si justes. En d'autres termes, c'est vraiment « fun » que vous ayez pu « coacher » l'ensemble du « staff » de L.F. dans les « brainstormings » autant qu'en « conf call » même si souvent la « deadline » du « débrief » était passée. En tant que « team leader », vous avez su développer l'esprit « corporate » L. F. jusque dans son dernier « upgrade » au « wording » efficace. La « next step » ? Sans aucun doute le « process 100 % e-business » ou... le « burn-out » ! Excusez, chers lecteurs, cet humour potache, mais c'est un petit clin d'œil bien innocent sur le trait le plus marquant de Jérôme Seguin qui fulmine régulièrement contre ces pédants qui utilisent des anglicismes à tout va. Mickaël SAVIGNY 1 - Alphonse Daudet. 2 - Expression immémoriale beaucoup moins usitée aujourd'hui à cause des techniques modernes, mais qui désignait une partie de la presse, puis une table placée dans l'atelier, où l'on posait les formes avant de les placer dans la presse elle-même.