ÉDITORIAL : Parmi le nombre assez important d'anniversaires « fêtés » au cours de l'année 2020 qui parvient à son terme, il en est un qui ne peut passer inaperçu : celui du cent cinquantenaire de la création de la République, en 1870 . Ce moment « essentiel » de notre histoire a marqué - aux dires de nos dirigeants, de tous bords confondus - un tournant majeur pour la France : avant lui, nous vivions dans l'obscurantisme, depuis, notre pays est illuminé par une « Lumière » éclatante. Aussi, avons-nous estimé utile, sinon nécessaire, d'apporter un commentaire objectif et effectuer un rappel historique indispensable qui, l'un et l'autre à leur façon, donnent un éclairage bien différent de celui qui nous est imposé, ressassé et rabâché à satiété sans discontinuer. Nos rédacteurs, Joseph Rabany et Vincent Chabrol, dirigent les projecteurs dans une orientation carrément opposée et donnent un éclaircissement qui, depuis bien trop longtemps, est resté confiné dans l'ombre, imposée par les « défenseurs de la liberté » et, surtout, les bonimenteurs de la « sacro-sainte » Démocratie . Comme le souligne Joseph Rabany, « le régime républicain que nous subissons est un produit maçonnique. Il n'est pas une forme de gouvernement parmi d'autres, mais l'incarnation d'une idéologie antichrétienne ». Afin de le contester, il nous donne le conseil suivant, frappé au coin du bon sens : « Fuyons les partis, boudons les élections qui débouchent immanquablement sur le "monde du mal" en faisant le jeu de ceux qui tiennent les rênes et téléguident toujours les électeurs vers le but qu'ils imposent ». En participant à ce leurre de démocratie, « nous contribuons à ce que le système perdure » ! Et nous ajouterons qu'en le faisant, nous nous comportons comme les complices des fossoyeurs de la société chrétienne que nous appelons, pourtant, de nos vœux... N'oublions pas que la « bonne et généreuse » République nous a grand ouvert les portes à « toutes les libertés ». Prenons-la au pied de la lettre et mettons en pratique, pour notre part, celle d'exprimer notre insatisfaction et notre lassitude à son égard. P.S. Il faut bien admettre que nous avons toutes les raisons d'émettre de très sérieuses réserves concernant le régime républicain démocratique quand nous venons d'assister au pugilat qui s'est tenu, aux États-Unis le 29 septembre, et fut donné en spectacle au monde entier. Inutile de commenter cette inqualifiable empoignade qui opposait les deux candidats qui briguent la présidence de l'État qui, nous dit-on, serait la plus grande « démocratie du monde » !... Jérôme SEGUIN 1 - En réalité, nous ne pouvons parler ni de naissance, ni de création de la République en 1870, puisqu'avant elle deux devancières l'avaient précédée : une première « proclamée » en 1792, puis une seconde en 1848... 2 - Lire à ce propos l'indispensable livre de Jean Haupt, Le Procès de la démocratie, que nous venons de rééditer récemment et à très bon escient (Éditions de Chiré).
