ÉDITORIAL : Il y a grande pitié au Royaume de France ! C'est au moment où Jeanne d'Arc entendit cet appel de détresse de saint Michel Archange qu'elle s'est lancée, à l'âge de 17 ans (en 1429), dans l'exceptionnelle épopée qui l'a conduite au martyre sur le bûcher de Rouen, deux années plus tard ! La grande pitié était, évidemment, la conséquence du funeste traité de Troyes (21 mai 1420) qui faisait de la France une possession anglaise. C'est au terme de cette aventure «époustouflante» que Jeanne parvint à « bouter les Anglais hors de France » et à permettre au roi Charles VII de monter sur le trône et à la France d'y retrouver sa place légitime de « Fille aînée de l'Église ». Aujourd'hui, pour parodier la formule, « Il y a grande désolation en la République française ». Pour tenter d'y mettre un terme, le « chefaillon » qui prétend diriger la France, entouré de ses comparses pas mieux lotis que lui, qui ne croient « ni à Dieu, ni à Diable », en appelle aux dieux de l'Olympe mondialiste ! Mais rien n'y fait, il n'y parvient pas, il hésite, il tergiverse, il temporise. Pourquoi ? Parce que tous oublient, comme le disait Jean-Pierre Dickès, dans notre précédent numéro, qu'il s'agit tout simplement d'un « châtiment », conséquence immédiate du « reniement de Dieu par l'homme ». Un autre rédacteur, Saint-Hiéron, lui, pose une question similaire dans le numéro de ce mois-ci : Le coronavirus est-il un châtiment divin ? (pages 7 à 11). Nous sommes catholiques et ne le dissimulons pas. Or, notre pays, illuminé et si bien éclairé par la « lumière républicaine et démocrate », devenu païen ou pour le moins complètement indifférent, a tout mis en œuvre, depuis la désastreuse Révolution de 89 et la mise sur ses autels de la « déesse Raison », pour que nous soyons contraints, aujourd'hui, de recueillir les fruits amers et gâtés de tant d'années d'inconséquence ! Toutefois, notre « cher » président, si bien au fait de tout ce qu'il advient autour de lui, semble, curieusement, ignorer que la « bonne république » dont il a la charge, a édicté, il y a un siècle, en 1920 , une « loi, délibérée et adoptée par le Sénat et par la Chambre des députés, qui sera exécutée comme loi d'État ». Son article 1er précise que « La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d'Arc, fête du patriotisme ». Article 2 : « Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d'Orléans » (Ces termes sont ceux du texte officiel de la loi). Emmanuel Macron ferait peut-être bien de s'en souvenir et d'honorer cette fête comme il se doit. Il y trouverait assurément l'issue de l'impasse dans laquelle il est enferré. Nous avons apprécié le rappel qu'a fait Jacques Trémolet de Villers de cet événement dans le magazine Valeurs actuelles (n° du 23 avril 2020), suggérant que « Macron serait bien inspiré de s'en souvenir et de placer la France sous la bannière immaculée de cette héroïne nationale ». Il rappelle, à juste titre que « De tous nos héros et de toutes nos héroïnes, de tous nos événements nationaux, l'aventure de Jeanne et sa personnalité ont, seules, la vigueur, l'entrain, la gaieté et la profondeur, en même temps que la douceur et la compassion dont nous avons besoin. Ses paroles, ses gestes, ses répliques sont accessibles à tous. Cette jeune paysanne, qui ne sait ni A ni B mais cloue le bec aux savants et gouverne le prince, son Conseil et ses généraux, est le plus charmant professeur d'espérance que l'histoire nous ait donné ». Alors, Monsieur Macron, écoutez, acceptez ce très sage conseil. Vous trouverez certainement là l'antidote le plus efficace pour mettre un terme à l'épidémie et surtout à ses conséquences qui s'annoncent désastreuses. Il s'agit de la meilleure décision que vous puissiez prendre pour que cesse la désolation qui nous menace ! Mais le ferez-vous ? Jérôme SEGUIN 1 - L'année même (à la date du 16 mai) au cours de laquelle Jeanne est devenue sainte Jeanne d'Arc, canonisée par le pape Benoît XV. Il est tout de même assez cocasse de constater que c'est la république athée et anticléricale qui a reconnu une sainte comme héroïne nationale ! 2 - Jacques Trémolet de Villers a publié, en 2016, un superbe livre : Jeanne d'Arc, le procès de Rouen 21 février-30 mai 1431 (Éditions Les Belles Lettres). Dans l'une des conférences qu'il a prononcées au moment de la sortie du livre, il a tenu les propos suivants (en tant qu'avocat, c'est un connaisseur !) : « Parmi les plus grands procès de l'histoire, aucun des prévenus (à part le Christ) n'a maîtrisé la situation comme Jeanne l'a fait, aucun n'a pris la main tout de suite sur la marche du procès ».