ÉDITORIAL : La date de la tenue du scrutin des élections européennes (26 mai) et celle du bouclage de notre numéro étant concomitantes, nous ne pouvons y présenter nos analyses et commentaires avec le recul nécessaire de quelques jours. Aussi, donnons-nous seulement (pages 44 et 45) un tableau succinct des résultats obtenus par chacune des trente-quatre listes françaises qui étaient en lice. Nous y reviendrons, évidemment, plus longuement dans notre numéro suivant (n° 747-748, juillet-août). Pour l'heure, nous nous demandons tout de même pourquoi avoir engagé une telle somme d'énergie et d'argent pour présenter 2686 candidats dont ne sortent que 79 élus ! Au bout du compte, les instances politiciennes françaises ne sont-elles pas tombées sur la tête (1) ? * Par ailleurs, nous avons ce mois-ci matière à méditer sur l'actualité récente, avec trois thèmes qui touchent directement l'avenir de la France. - Une excellente analyse de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, joyau multiséculaire qui fut à deux doigts de s'écrouler en cendres et en gravats, dans laquelle Elise Humbert prend à contre-pied, avec justesse et raison, ce que la plupart des media ont colporté, parfois avec malveillance (pages 5 à 14). - Philippe Suvigny offre une fine synthèse du phénomène des « gilets jaunes » (pages 25 à 37) qui occupe le devant de la scène depuis maintenant huit mois et à propos duquel les dirigeants politique ne semblent pas avoir su interpréter le message. - Et puis, une vague importante de contestation est provenue d'Algérie ces derniers mois. Claude Beauléon ne manque pas de nous mettre en garde et pose la question : « Nos dirigeants sont-ils à ce point incapables et aveugles pour ne pas comprendre que nous dansons sur un volcan ? » (pages 46 à 52). Rapprochons cette dernière réflexion de celles d'Élise Humbert, « Il faut faire taire les lamentations des catholiques « ringards » qui exigent que soit préservée, dans leur capitale, la part de Dieu », puis de Philippe Suvigny, « Le pays réel est maintenant debout. Pour peu qu'on sache lui montrer le chemin, son appui sera décisif dans les futurs combats ». Ces propos, eux aussi, sont bien les signes qui résument comme il convient la situation volcanique devant laquelle les édiles et gouvernants dansent, actuellement, leur carmagnole insouciante. Et si nous étions à la veille du déclenchement d'une Révolution de 1789 à l'envers ? Cela s'appelle une Contre-Révolution ! Jérôme SEGUIN 1- Relisez les précédents articles parus dans nos numéros d'avril et mai : Philippe de Villiers et les prévarications de la naissance de l'assemblée européenne ; Le Parlement européen, une utopie, une imposture, un danger ; L'immigration incontrôlée : menace pour l'Europe, vue par Olivier Destouches ; Richard Coudenhove-Kalergi et la signature du pacte de Marrakech, par Pierre-Emmanuel Lorrain.