ÉDITORIAL : En ce bon mois de mai, la République (celle que les disciples de Charles Maurras appellent « la gueuse ») est sérieusement malmenée par nos rédacteurs ! Dès l'ouverture de ce numéro, les hostilités sont lancées dans un copieux dossier ayant trait au 50e anniversaire des « événements », dits de Mai 68 (pages 7 à 22), au cours duquel nous reproduisons le contenu d'un texte écrit et publié « à chaud », dès le mois de juin suivant, par un des rédacteurs de notre toute jeune revue sœur, Lecture et Tradition, qui estimait et prévoyait que « le mois de Mai 68 marque l'entrée dans une nouvelle phase de la Révolution qui comporte plusieurs étapes », dont l'une fut la mise en application du but que De Gaulle s'était fixé « depuis longtemps : réaliser la synthèse du libéralisme capitaliste et du communisme, ces deux frères de la Révolution » (Nous retrouvons bien là un des fondements essentiels de Ve République gaullienne). Cette analyse fut d'ailleurs exprimée et confirmée par notre fondateur Henry Coston, dans le numéro de mai-juin 1968 de Lectures françaises : « La Révolution est commencée, de Cohn-Bendit à Mendès-France », rappelée par François-Xavier d'Hautefeuille, dans la chronique « Il y a 50 ans dans Lectures françaises ». C'est bien à la concrétisation de ce but que la France est soumise depuis cinquante ans ! * Claude Beauléon, dans la deuxième partie de son étude, « La République et ses valeurs » (pages 45 à 53) le constate avec lucidité (et preuves formelles à l'appui) : cette phase de la Révolution a bien marqué ses avancées en matière de consolidation de la République que l'on peut qualifier, par dérision, de « Fille aînée de la Franc-maçonnerie », dans le but de parvenir à la mise en place d'un véritable projet totalitaire reposant sur ses trois piliers de prédilection : les droits de l'homme, la laïcité, la démocratie. C'est cet amalgame, adroitement élaboré et insidieusement inoculé à une population peu à peu anesthésiée, qui forme un ensemble dans lequel sont englouties et s'anéantissent les bonnes volontés (la « vraie droite »), dans une alliance contre nature (France et République). Là se trouve la raison pour laquelle, depuis lors, cette « vraie droite » n'a « cessé de perdre tous ses combats ». Un exemple très récent nous a été donné par le sacrifice accepté du colonel Beltrame, ce qu'Élise Humbert a parfaitement décelé dans le remarquable hommage qu'elle lui rend (pages 28 à 33) et résume bien la situation en quelques mots : « Les deux termes ne sont pas interchangeables, ils ne sont pas synonymes et l'emploi inapproprié du vocable " République " induit une confusion pernicieuse ». Le colonel Beltrame n'est assurément pas mort pour la République, contrairement à ce que nous ont ressassé les media, figés au garde-à-vous, obéissant « aux ordres » maçonnico-républicains ! Jérôme SEGUIN