ÉDITORIAL : Il y a un an, nous étions au cœur du « bouillonnement » de l'élection présidentielle de 2017, une échéance considérée comme l' « événement majeur » de la vie politique française. Depuis que le verdict des urnes a été rendu, la tempête s'est peu à peu apaisée, ponctuée toutefois par quelques soubresauts qui ont agité les salles de rédaction des media... L'heureux vainqueur de cette joute sans merci, Emmanuel Macron, impose ses vues, ses volontés, ses décisions, salué par les uns ou sévèrement critiqué par les autres. Nous ne sommes ni devins, ni prophètes et n'avons aucunement la prétention de nous ériger en prévisionnistes pour annoncer de quoi seront faites les quatre prochaines années. Pour l'heure, nous publions (pages 7 à 18) ce que nous estimons être une des plus pertinentes analyses contemporaines, que propose Yves-Marie Adeline de l'évolution du paysage politique français des quatre dernières décennies, depuis la période giscardienne, jusqu'à l'avènement de Macron, qui nous aide à mieux comprendre comment et pourquoi ce candidat, « venu de nulle part », a pu être élu. Nous vous invitons à en découvrir le contenu qui confirme ce que nous ne cessons de dire et que nous pouvons résumer en quelques mots : le système électoral contemporain, en France, est établi de telle sorte qu'il provoque régulièrement « une crise qui se manifeste de deux manières : un rejet systématique du pouvoir sortant et des pics d'abstentions jamais atteints auparavant ». Nous sommes prisonniers d'une combinaison électorale dévoyée (le suffrage universel) au sein de laquelle le président n'est pas désigné sur ses mérites, ses qualités ou ses compétences, mais sur le fait que pour être élu, le candidat qui brigue les suffrages des électeurs « détourne une part des voix de ses concurrents à son profit ». On peut donc affirmer, sans beaucoup nous tromper, que le vainqueur a remporté la palme en « chipant » les voix des autres ! Étonnez-vous après cela qu'à chacune de ces échéances on assiste à une « foire d'empoigne » qui ne laisse aucune part ni à l'honneur, ni à la dignité, vertus qui devraient sublimer le titulaire d'une telle fonction au travers de laquelle lui a été confiée la responsabilité de diriger la France encore considérée comme l'une des nations majeures du monde contemporain ! Il faut connaître et comprendre ce phénomène. Il ne faut pas le négliger : il confirme bien que ce ne sont pas les électeurs qui ont « fait roi » notre président, mais bien d'autres influences et pressions « venues d'ailleurs »... * Un mot rapide pour attirer votre attention sur la mort à petit feu des publications de notre famille de pensée. Quatre d'entre elles viennent d'annoncer la fin de leur parution (pages 30 à 32). Ce constat est inquiétant. Si nous n'y prenons pas garde, à brève échéance notre presse ne sera plus qu'un pieux souvenir ! Il faut réagir. Il faut nous mobiliser ! Jérôme SEGUIN