ÉDITORIAL : Impunités, coteries et conformisme L'article d'ouverture de ce numéro dénonce les impunités élyséennes rapidement évoquées - mais suffisamment significatives - sur quatre pages. S'il avait fallu effectuer une revue de détail complète, c'est pratiquement la totalité de cette livraison qui leur aurait été consacrée, tant les libéralités présidentielles sont généreuses quand il s'agit de récompenser les proches, les favoris et les protégés ! En revanche, il n'en va pas de même pour sanctionner avec sévérité ceux qui ne sont pas convenablement courtisans au goût de M. le président ! Une telle attitude est à rapprocher des péripéties qui opposent parfois avec virulence, les journalistes de France Télévisions et leur directeur de l'information, Michel Field (pp. 19 à 23). Ce dernier, en particulier, méprisant, arrogant et outrecuidant, sait manier avec dextérité les manipulations, les mensonges et les insultes. France Télévisions est un peu une copie conforme de l'Élysée : Delphine Ernotte, sa présidente, ressemble à s'y méprendre à François Hollande pour diriger un « groupe où les clans, les réseaux et les coteries savent se défendre pour placer leurs amis », tandis que M. Field fait office de Manuel Valls, prétentieux, hautain et débordant de fatuité ! Tout cela est tout de même aussi inquiétant qu'extrêmement grave quand on constate que les deux pouvoirs politique et médiatique (ce dernier outrageusement conformiste) entretiennent une complaisante connivence pour constituer un tandem de choc destiné à conditionner les comportements et mentalités des Français. * Mais dans quel monde vivons-nous ? Michel Leblanc (pp. 16 à 18) dénonce les « escrocs du CO2 » qui pratiquent sans vergogne une accumulation de fraudes à grande échelle sous couvert de contribuer à la « réduction des émissions de gaz à effet de serre » Tandis que (pp. 51 à 57) Claude Vignon souligne à quel point s'est répandue la pratique universelle de mettre à l'abri « ses grosses économies » (produits de flagrantes irrégularités) dans des paradis fiscaux et au seul profit de ceux qui tirent les ficelles de la direction du monde. Ainsi est-il convenu qu'il y a des méchants et des gentils et qu'il « faut dénoncer et poursuivre les uns et aider les autres pour instaurer une démocratie universelle, un gouvernement mondial qui ramènera forcément l'âge d'or ». Les uns comme les autres (tous confondus) ne méritent pas d'autre qualificatif que celui de prévaricateurs, qui, si l'on en croit la définition du dictionnaire Le Petit Robert, désigne les personnes qui « manquent gravement aux devoirs de leur charge ». De l'Élysée au Panama, voyez comment tout se tient ! Jérôme SEGUIN