ÉDITORIAL : Ouf ! Nous sommes soulagés ! La France l'a échappé belle, la voici désormais hors de danger... La république a fait valoir ses droits intangibles et la démocratie l'a emporté. Et pourtant, ce n'est pas passé loin : il s'en est fallu de peu que nous rajeunissions de 75 ans (trois quarts de siècle), à l'époque de ces funestes années les plus sombres... Mais soyez rassurés, tout va pour le mieux, le sursaut « républicain » parfaitement orchestré et conditionné ne s'en est pas laissé conter. Peu importe tout ce que nous subissons, tout ce que nous supportons, tout ce à quoi nous sommes confrontés et à quoi nous assistons : des "accidents" terribles, des phénomènes climatiques sans précédent, des enlèvements, des noyades de dizaines de milliers de réfugiés, sous nos yeux, en pleine "mare nostrum", des attentats et actes de barbarie sans nom... Peu importe tout cela. Il était essentiel, primordial et vital (1) que le beau ciel de France soit préservé d'un amoncellement de nuages très inquiétants, porteurs de lourdes menaces contre la "liberté d'expression" et tant d'autres "valeurs" républicaines et démocratiques... Les réflexions et commentaires de nos rédacteurs Pierre Romain et Olivier Destouches, sont sans ambiguïté sur ce point. Le premier termine ses propos en ces termes : "Les partis politiques qui, pour survivre, entretiennent un climat de guerre civile, comme on peut le constater avec les bouleversements sociétaux, devenus la seule préoccupation des gouvernements socialistes" (p. 11). Ils sont confortés par ceux du second : "Chacun ne pense plus qu'à l'élection présidentielle de 2017 (...) D'ici là tous les coups sont permis pour éliminer l'adversaire. C'est aussi cela la démocratie" ! (p. 15). En matière de coups "tordus", le Premier ministre Manuel Valls ("le matamore Valls, plus abject et menteur que jamais", p. 34) a donné un aperçu de ses "talents" ! C'est donc ainsi que nous allons encore être "gouvernés" pendant deux ans ! Et il faudrait que nous tombions dans ce piège ! Non ! Ce n'est vraiment pas notre conception de la "chose publique", comme l'exprime J.-P. Maugendre (p. 22) : "L'enjeu pour la survie de notre pays, n'est pas de remplacer une classe politique par une autre, mais de fédérer une élite de remplacement, avant tout soucieuse du bien commun et respectueuse de la loi naturelle". Or, les "candidats" actuellement sur le devant de la scène n'ont absolument pas un tel "profil". N'avons-nous donc plus que nos yeux pour pleurer ? C'est à craindre. L'avenir nous réserve peut-être une autre voie, mais ce ne sera pas sans cris et grincements de dents ! Jérôme SEGUIN (1) Rappelons seulement, parmi les quantités de "joyeusetés" qui ont ponctué les déclarations "solennelles" des uns et des autres, pendant des semaines, celle de N. Sarkozy (le 29 mars) : "Attaquer frontalement le FN est une question de vie ou de mort" !