ÉDITORIAL : Vers où va la France ? Les différents sujets abordés dans ce numéro ne sont pas très engageants pour donner une réponse réconfortante à une telle question. Tant du côté de l'actuelle majorité présidentielle et l'incapacité de François Hollande (p. 52) que de celui de l'opposition dite « officielle » (ou républicaine...), incarnée par l'UMP en pleine « déconfiture » (p. 12), les nuages s'amoncellent au dessus de nos têtes, laissant présager un très probable et violent orage dans un proche avenir (des semaines ou quelques mois ?). Et si cet orage provenait des « infréquentables » du Front national qui vient, il faut bien l'admettre, de secouer notre paysage politique qui, depuis un demi siècle, se complaisait dans une espèce de balancement convenu (dénommée « alternance » par les tenants de la démocratie salvatrice) entre « droite » et gauche ? Le vocabulaire contemporain à la mode applique à un tel phénomène le terme de « tsunami ». Vous vous rendez compte que le pays des Droits de l'Homme et de l'immigration accueillie à bras ouverts, vient de placer en première place d'une élection importante (selon tout ce qui avait dit et ressassé pendant des semaines de campagne) le parti honni, le parti pestiféré, le parti du retour aux « heures les plus sombres...», le parti de la honte et du déshonneur, le parti dont la victoire est Un choc à l'échelle mondiale (sic), selon les propres termes de l'égérie Ségolène Royal (cf. p. 51). Et pourtant, la vérité est aujourd'hui, là, sous nos yeux : le Front national est devenu le premier parti de France, n'en déplaise à ceux qui, depuis trente ans le vouent aux gémonies. Les raisons n'en sont pas spécifiquement françaises : lisez les dernières pages de l'étude de notre ami Olivier Destouches : la cause principale de ce bouleversement n'est que le résultat direct et immédiat des inconséquences des dirigeants « européistes » inclinés (pour ne pas dire avachis) sous les fourches caudines du mondialisme, qui ont accumulé, durant ces trente dernières années une somme de méfaits qui ont provoqué le rejet auquel nous venons d'assister. Dans nos précédents numéros, nous avons évoqué le portrait de Jacques Bordiot qui fut un très pertinent « politologue », car lui, dès 1979, avait prédit, analysé et annoncé ce qui se tramait dans les coulisses du Parlement européen : Une utopie, une imposture, un danger. La tâche sera désormais extrêmement rude pour réparer de tels dégâts ! Jérôme SEGUIN