ÉDITORIAL : Cette année 2016 marque le centenaire de la terrible bataille de Verdun qu'il est difficile de passer sous silence, malgré les réserves que nous avons exprimées sur la « Grande guerre » sanglante, « fomentée » dans des arrière-loges discrètes, puis imposée aux dirigeants politiques des pays belligérants qui, à leur tour, ont expédié à l'abattoir (le mot n'est pas trop fort) des millions de soldats, dont une grande majorité n'avait aucune notion de ce qu'étaient les impitoyables combats qu'ils allaient devoir mener. Nous rappelons ici notre n° 39-40 (juillet-août 2014) qui contient un dossier spécial consacré à cette question, avec, en particulier, une présentation du contenu d'un livre totalement passé sous silence, celui de Mgr Delassus, Les pourquoi de la Guerre mondiale, publié dès le lendemain de la guerre, en 1919 (trois forts volumes formant un ensemble de près de 1 400 pages, récemment réédités). Nous y rappelions que le motif principal du déclenchement de la guerre fut « la volonté et la décision inexorable d'instaurer un gouvernement mondial (…) Il y a bien lieu, ici, de condamner avec véhémence les responsables de ces sociétés secrètes et autres cabinets de l'ombre qui font bien peu de cas des êtres humains, utilisés comme chair à canons pour parvenir à leurs fins. N'oublions jamais que ce sont eux qui, par leurs injonctions, sont les seuls responsables de la mort de 8 900 000 victimes sur les champs de batailles, auxquelles il faut ajouter 21 200 000 blessés, mutilés, invalides physiques ou atteints psychiquement ». Pour la seule bataille de Verdun, qui a duré 300 jours, 700 000 combattants sont tombés, tant du côté français que du côté allemand. Nous avons tenu, sous la plume de Claude Beauléon à leur rendre l'hommage qu'ils méritent, puisque selon les propos du général Pétain lui-même (considéré généralement comme le « vainqueur de Verdun »), ce ne sont pas les officiers ni les politiciens qui ont remporté cette bataille, ce sont les centaines de milliers de soldats et hommes de troupes qui ont perdu la vie pour cela. Enfin, osons espérer que pour honorer ce centenaire, la dépouille mortelle du très grand soldat que fut le maréchal Pétain, qui repose actuellement solitaire, et depuis plus de 60 ans, dans le cimetière de l'Ile d'Yeu, ira rejoindre celles des hommes qu'il a commandés et dirigés pendant deux mois, dans l'Ossuaire de Douaumont. Il est proprement inqualifiable qu'il soit, encore aujourd'hui, la seule victime des errements, incapacités et impérities des hommes qui ont conduit la France, en vingt ans, au désastre de 1940 ! Jérôme SEGUIN